14 septembre 2009

Climat, incendies et éoliennes

Posté par Paul dans la catégorie : Carnets de voyage .

carte postale du Portugal – 2 –

paysage-parc-montesinho Nous avons beau temps, ce qui est plus qu’appréciable quand on fait du tourisme : le soleil est chaud et un vent léger rend les pointes de températures acceptables. Le problème c’est qu’ici dans le Nord-Est du Portugal (ainsi que dans le centre), cela fait des semaines qu’il ne pleut pas ou pratiquement pas. Les conditions idéales sont réunies pour que se multiplient les départs d’incendie dans les massifs boisés. Depuis que nous sommes arrivés, il ne s’est pas passé une seule journée sans que nous voyions dans le ciel les colonnes de fumée annonciatrices de la catastrophe en cours. Le vent accélère la propagation des flammes et complique le travail des pompiers qui sont mobilisés à longueur de temps depuis des jours et des jours. Du vent, il y en a régulièrement. La preuve c’est la quantité impressionnante de parcs éoliens qui ont été installés sur les crêtes, à la frontière, tantôt côté Espagne, tantôt côté Portugal. Les éoliennes, on les dénombre par centaines dans la montagne. Ceux qui trouvent que ce genre d’installation nuit à la beauté d’un paysage feraient bien de venir faire un tour dans le parc de Montesinho. Leur intégration est très bien réussie et ne cause aucune nuisance, ni sonore, ni visuelle. La présence de ces grands oiseaux blancs qui surgissent sur une crête au détour d’un chemin est plutôt amusante.

helicoptere-et-eolienne Lors d’une balade près d’un lac de barrage, nous avons pu assister en direct à la rotation des hélicoptères de la protection civile qui viennent faire le plein d’eau pour larguer ensuite sur les départs d’incendie. Le ballet est impressionnant et nécessite une sacré maîtrise de la part des pilotes pour que leur engin ne soit pas déséquilibré à l’envol avec la charge supplémentaire transportée. Lorsque l’hélicoptère reprend de l’altitude, on entend nettement le changement de régime du moteur. La forêt portugaise couvre une vaste superficie mais elle est terriblement endommagée ces dernières années par les feux à répétition. Les pins marritîmes et les broussailles diverses (genêts en particulier) constituent une matière combustible de premier choix. De nombreuses barrières ont été créées, en déboisant de larges bandes de terrain et en débroussaillant le bas côté des routes, mais, avec le vent, il semble que ce genre de protection ne soit pas suffisant. Il y a facilement plusieurs départs de feu dans la même journée. Ces dernières années le nombre de feu a augmenté car le climat se fait de plus en plus sec. L’année 2005 détient le triste privilège du record des superficies carbonisées, mais l’année 2009 semble partie pour occuper une bonne place dans ce hit-parade tragique. A Bragança, on nous a expliqué que l’un des pélerinages importants qui a lieu le 8 septembre marque généralement la fin des fortes chaleurs et le début de la transition vers l’été. Cette année cela n’a pas été le cas, et les températures restent élevées. Cela se voit dans la végétation d’ailleurs, aussi bien en plaine qu’en montagne. Seuls les fonds de vallons peu ensoleillés sont encore un peu verts.

incendie-dans-la-montagne Si le Portugal peut se vanter d’un gros effort en matière d’utilisation de l’énergie éolienne, il semble par contre que ce ne soit pas le cas en matière d’énergie solaire. Je suis stupéfait que l’on voie aussi peu d’installations pour le chauffage de l’eau ou la production d’électricité. Il est vrai que les panneaux photovoltaïques sont chers, mais il existe des systèmes rudimentaires pour l’eau qui ne semblent pas du tout être employés. Le Portugal, un peu comme l’Irlande, connait un programme d’urbanisation intensive, et lorsque l’on pénètre dans les villes, on s’aperçoit que les promoteurs immobiliers s’en donnent à cœur joie. Il est dommage que des normes de construction plus strictes ne soient pas appliquées pour tous ces bâtiments neufs. Je reconnais toutefois que, côté français, on est bien mal placés pour donner des leçons aux autres ! La mise en place des énergies renouvelables n’est encore qu’embryonnaire chez nous et le restera longtemps tant que les requins du tout nucléaire s’imposeront par leur travail de lobbying.

Sur ce je vous quitte car le métier de touriste est exigeant en matière d’horaires. Contrairement à ce que je vous disais dans le dernier billet, nous ne sommes pas descendus vers le Sud dans la vallée du Douro mais nous avons au contraire tracé la route vers l’Ouest, vers l’océan, Braga, Porto… Je vous donne rendez-vous (aléatoire !) pour la carte postale suivante !

NDLR : Je pensais que cet article avait été publié le 14 septembre. Visiblement la manipulation n’avait pas marché. Je le remets donc en ligne avec un peu de décalage sur notre actualité.

One Comment so far...

la Mère Castor Says:

19 septembre 2009 at 20:51.

C’est bien de vous suivre comme ça. Ici, dans le sud de la France, les pluies ont commencé leurs ravages. Pas chez nous précisément, mais dans le Var et à Bayonne.

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