22 mars 2015
C’est le printemps pour le « bric à blog » aussi !
Posté par Paul dans la catégorie : Bric à blog .
Vous noterez, chères amies et chers amis que, pour respecter la bonne marche de la démocratie dans ce pays remarquable, je me suis abstenu (ou presque) de tout article concernant les élections départementales, pendant toute la semaine qui a précédé votre déplacement aux urnes, ou dans les environs des urnes (certains ont raté le trou…). Pour les mêmes motifs – et surtout pour éviter de gaspiller de précieux pixels – je m’abstiendrai également de tout commentaire sur les résultats obtenus par les différentes forces politiques. Enfin je pense que je m’abstiendrai (de blablater) pendant une ou deux semaines au moins, pour vous laisser digérer dans la sérénité (*). Pour ma part, j’ai passé l’essentiel de cette période dans mon jardin. Avec l’aide de deux « helpeurs » valeureux, j’ai procédé au remaniement de diverses commissions ministérielles : notamment le cabinet des framboisiers, celui des cassis et des groseilles (entre autres). Quant aux fraisiers, ils ont été victimes d’un déplacement massif de population, méthode stalinienne, mais vers des contrées qui – je le souhaite – leur seront plus favorables. J’ai également planté des oignons et semé des petits pois, mais j’ai dû refuser la demande des salades qui exigeaient d’être reliées à la fibre optique pour améliorer leur connexion sur saladopedia.
Heureusement qu’il y a sur la toile alternative des gens plus sérieux que moi. Grâce à ma consultation quotidienne de sites aussi passionnants que « Altermonde sans frontières », « Utop’Lib », « Reporterre », « Basta », « Mille Sabords », « terrains de lutte », « Rezo », « L’En Dehors », « Libcom.org » et la consommation vorace du contenu de blogs amis, je m’estime largement mieux informé que si je m’étais allaité quotidiennement aux stupidités disséminées par les médias bien pensants. J’apprécie beaucoup aussi le site participatif « Seen this »… Je vous présente – comme dans tout bon bric à blog feuillesque qui se respecte – le résultat de mon butinage. Bien entendu, je ne suis pas sectaire (et donc membre d’aucune organisation politique) et il m’arrive même de virevolter dans d’autres paysages. Certains pousseront peut-être des « oh ! » ou des « ah ! » en voyant dans la liste ci-dessus le nom de certains sites… Il est très tendance en ce moment de traiter les uns ou les autres de « confusionnistes » ; à une époque on disait « fasciste », « déviationniste » ou « gauchiste ». J’aimerais bien qu’il y ait un peu de clarté dans le débat et je me méfie des coups de sabre vengeurs. Il n’en reste pas moins vrai que certains « penseurs » contemporains ont un peu tendance à faire feu de tout bois et à se référer à n’importe qui et n’importe quoi. Soyons donc vigilants, mais prenons garde aussi aux jugements à l’emporte-pièce. A force de procéder à un tri sélectif impitoyable, on se retrouvera tout seul dans la rue à manifester contre l’intolérance… Cela n’empêche pas de glaner quelques informations, souvent pertinentes, sur le site « confusionnisme.info« . Fin des préliminaires et au boulot.
Le choix de mon premier thème est le fruit du pur hasard. Il y a quelques temps de cela j’ai découvert un site proposant une carte (de France) de la corruption. Il s’agit de projet réalisé à l’initiative de l’organisation « Transparency France ». Chaque petit drapeau sur la carte présente une affaire de corruption mettant en scène un ou plusieurs de nos chers élus (mais pas que). Ce document est mis à jour régulièrement et ne présente que des faits avérés et non de simples présomptions. En cliquant sur le petit drapeau proche de la localité où vous habitez, vous pourrez prendre connaissance des malversations commises à l’encontre des honnêtes citoyens qui, comme vous et moi, paient régulièrement leurs impôts. Très intéressant à consulter aussi pour ceux qui maitrisent mal le vocabulaire juridique, l’onglet « lexique de la corruption » : « pantouflage », « blanchiment », « népotisme », « concussion »… sont des mots qui n’auront plus de secrets pour vous ! Il n’y a pas besoin d’être forcément corrompu pour nuire à autrui. Il peut suffire simplement d’être quelque peu étroit d’esprit, sans malice, sans « voir plus loin que le bout de son nez » aurait dit ma mémé lituanienne. La gestion de la SNCF et de ses filiales sont riches en enseignement dans le domaine. Je me régale toujours en lisant les éditos de « Massif Central Ferroviaire », un blog qui essaie de défendre ce qui peut l’être encore de ce « service public » moribond. Je vous recommande la lecture d’un texte concernant l’abattage des arbres dans les gares et comme je suis gentil, je vous fournis le lien vers cet article qui n’est pas facile à trouver. De la corruption à la bêtise, il est facile d’enchainer sur la « dette nationale ». Franchissons le pas allègrement en lisant cet article sur le blog « Conscience Citoyenne Responsable » : « Dette, tout est question d’interprétation« . Vous croyez qu’on va continuer à rembourser longtemps ?
La SNCF abat les arbres ; d’autres en replantent. J’ai lu la belle histoire des arbres plantés par les Indiens à Montauban, sur le blog Oklahoma-Occitania. Le 22 juillet 1992, un séquoïa a été planté dans le jardin des plantes de Montauban. Cette année-là OK-OC avait invité huit tribus d’Oklahoma à fêter cinq siècles de résistance indienne et occitane. C’est une jeune fille de la nation Cherokee, Vanessa, qui a planté la jeune pousse. L’arbre, âgé de 23 ans, mesure maintenant 25 m. Par chance, il n’est pas dans une cour de gare. En lisant l’article et en parcourant d’autres pages du blog, vous découvrirez quel lien particulier existe entre les Indiens d’Amérique et la ville de Montauban. Sachez aussi que la « Feuille Charbinoise » s’est aussi intéressée au Séquoïa, un arbre plus qu’impressionnant. Vous pouvez relire la chronique concernée, le parchemin est encore intact. En ce qui concerne mes propres travaux arboricoles, j’aimerais bien planter un oranger des Osages. C’est un bel arbre dont le fruit (photo précédente) est comestible ; avec le bois on peut faire de très bons arcs. Ce n’est pas parce que j’ai commencé en parlant de la SNCF qu’il faut confondre « Osage » et « Usagers ». Les Osages c’est le nom d’une nation indienne. Les usagers c’est une tribu de pigeons voyageurs trop souvent plumés.
A propos d’arbres, par ailleurs, Greenpeace dénonce le fait que la France est une véritable passoire pour le trafic illégal de bois. Voici ce que l’on peut lire dans l’introduction d’une brochure que l’association consacre à ce dossier et dont je vous recommande la lecture : « Depuis le 3 mars 2013, une règlementation de l’Union européenne devrait être appliquée dans tous les États membres pour arrêter les importations de bois illégal. En France, c’est le ministère de l’Agriculture qui est l’ « autorité compétente » pour la mise en œuvre du Règlement sur le bois de l’Union européenne (RBUE). Pourtant, plus d’un an après, toujours rien… ». La situation au Brésil et en République Démocratique du Congo est particulièrement chaotique. La plus grande partie de l’exploitation forestière se fait de manière illégale. Cela n’empêche pas les entreprises françaises d’importer du bois provenant de ces pays. La Brigade de Vérification du Bois mise en place par Greenpeace s’est livrée à l’examen de plusieurs cargaisons déchargées à La Rochelle, à Caen et dans d’autres ports. La part de fraude est considérable, mais cela ne semble guère intéresser les pouvoirs publics. Le 4 mars 2015, des activistes ont déposé une grume de bois tropical de 4 tonnes devant le ministère de l’écologie : « Bois illégal, le gouvernement s’en fout Royal » pouvait-on lire sur l’une des banderoles déployées pour l’occasion.
Bienvenue chez les riches, enfin chez vous, chez moi, puisque c’est avec nos sous que ces superbes buildings sont construits. La construction de la nouvelle agence centrale de la BCE à Francfort, a coûté la bagatelle de 1,3 milliards d’euro. Evidemment, il y a toujours des zigotons, des zigomars ou des zigoteuses pour estimer que c’est du gaspillage. En fait, ils étaient plus de 20 000 à se rassembler à Francfort pour protester contre l’inauguration de ce nouveau temple de la religion de l’argent : un outrage à tous ceux qui, en Europe, de la Grèce au Portugal, en passant par le pays des roudoudous de Gauche, subissent les conséquences de la rigueur imposée par cet organisme technocratique. Il fallait pas mal de courage pour descendre s’exprimer dans la rue un jour pareil, tant le dispositif policier était impressionnant. Une preuve du monde qui sépare les membres de cette institution du vulgus pagus protestataire, le gouverneur Mario Draghi (un ex-dirigeant de la banque Goldman Sachs) s’est déclaré surpris de l’ampleur négative de la réaction, tant il estime que la BCE œuvre pour le bien commun… J’espère que le Vatican pensera à lui pour une future béatification. D’autres infos sur ce carnaval à lire sur « Basta Mag ».
Il n’y a pas que des choses tristes dans la vie. Si vous avez une occasion d’aller écouter le groupe « les violons barbares » en concert, ne la manquez pas. Ça vaut le déplacement. Nous on a fait cent bornes pour ça et on ne regrette pas. Je ne vous donne pas plus d’infos, la « toile » est là pour ça. J’ai fait quelques belles trouvailles du côté des bouquins aussi, mais là je me fendrai d’une chronique exprès pour. Quant à « La Mère Castor« , elle continue à nous émerveiller avec de somptueuses photos de nature, de petits riens et de paysages insolites. Une visite s’impose sur son blog quand le ciel devient trop gris… Vous me direz que je vous ai déjà recommandé ce blog… Certes ! Mais la beauté on en a besoin tous les jours pour obscurcir partiellement la noirceur du monde. Puisqu’on est dans le domaine de la création et des belles choses à admirer, je vous invite à aller faire un tour sur le site de « l’exflorateur » François Maurisse. Je vous donne le lien pour l’accueil, mais parcourez bien chacune des pages de ce site merveilleux. Au fait, peut-être ignorez-vous ce qu’est un « exflorateur » ? Je me permets de copier la définition qu’en donne le maître de maison : « L’exflorateur® est un semi-nomade. Il arpente la nature, guidé par son désir de découverte et de rencontre avec Dame nature. Il prend le temps d’observer ce que les autres ne voient pas. Ce que vous ne sentez pas, lui le perçoit. C’est un “explorateur-botaniste”, ce bagage Il l’a acquis lors de ses expéditions, et de sa vie en forêt primaire. » Lire la suite…
Bon je pense qu’avec toute cette matière à réflexion, je vous ai occupé pour quelques heures au bureau. Pendant ce temps, je vais aller surveiller la croissance de mes radis. Je la trouve un peu molle. La décroissance, je veux bien en discuter, mais pas dans mon potager !
Notes utiles à la compréhension du texte : (*) La répétition du verbe « s’abstenir » est une pure coïncidence, à moins que ce ne soit un effet oratoire écrit.
Addenda : je viens de publier trois chroniques consacrées à notre voyage au Kerala. Pour ceux qui voudraient aller plus loin, ou tout au moins avoir un autre aperçu de ce que nous avons découvert, je vous invite à lire la chronique correspondante sur le blog de ma compagne d’aventures : « Pas assez de temps ».
3 Comments so far...
Rem* Says:
22 mars 2015 at 13:04.
Je sursaute à lire : « L’exflorateur® est un … » sur le petit truc du cercle avec le r, ce qui signifie, je crois, que le mot nouveau est « breveté », estampillé « propriété privée » etc. : c’est une raison plus que suffisante pour m’ABSTENIR d’aller voir ce semi-nomade… semi-capitaliste ou mordu du dit capitalisme, bref incohérent !
Au fait, le A si majuscule qu’il perce souvent le cercle qui l’entoure est-il breveté ou pas ?
A part ça, très beau billet, merci !
Lavande Says:
23 mars 2015 at 17:37.
@Rem: ce créateur est un artiste (et quel artiste!) qui vit de son métier, comme vous vous vivez du vôtre, quel qu’il soit … et son oeuvre est superbe, donnez vous la peine d’aller la voir plutôt que de dégainer à la va-vite l’insulte suprême de « capitaliste ».
la Mère Castor Says:
27 mars 2015 at 10:35.
Oh, merci la Feuille, je rougis et me réjouis de voir que, si ma région du Sud est corrompue de chez corrompue, mon Auvergne préférée est encore à l’abri… Pour longtemps encore j’espère.