25 mars 2017
Un bric à blog de printemps sous le signe du kaki… Tous aux abris
Posté par Paul dans la catégorie : Bric à blog .
Difficile parfois de trouver un « bon » titre pour une chronique : un peu neutre, histoire de ne pas faire fuir le chaland, attiré par le « politiquement correct » et affolé par « l’extrémisme » (des propositions de Benoit Hamon) ; pas trop « passe-partout » non plus, car il y a des sujets qui ne prêtent guère à plaisanter. Un titre genre « contre toutes les religions, contre toutes les armées, contre toutes les frontières… » aurait le mérite d’être clair mais j’en connais qui vont juger l’énoncé ringard ! On a beau être « anti-système », faut pas exagérer non plus. Et pourtant y’a du mouron à se faire côté bellicisme et patriotisme à tout va. Les faucons au pouvoir, que ce soit en Turquie, en Hongrie, aux Etats-Unis, en Israël ou ailleurs… semblent bénéficier d’une audience croissante ! Rien de tel que le son du canon pour couvrir les cris de protestation.
Ça fait un bail que je n’ai pas bouclé un « bric-à-blog » d’où mon envie de trier un peu dans la masse de liens que je voulais vous proposer et de centrer le thème de ce billet (théoriquement mensuel, mais même dans ce blog on ne respecte plus rien) sur la foire d’empoigne généralisée à laquelle nous préparent un certain nombre de discours et de politiques. Un grand merci préalable à « Seenthis » dont je suis régulièrement les publications et qui m’a fourni abondante matière pour les digressions sur lesquelles je vais enchaîner. « Seenthis », si vous ne connaissez pas encore, il est grand temps de rattraper votre retard. Le site se définit fort bien lui-même comme étant un moyen pour faciliter les échanges de liens entre pairs.
«Seenthis permet de tenir à jour un blog personnel constitué de billets courts. Il est principalement destiné à la veille d’actualité. Pour cela, il propose de mettre en valeur le référencement de pages Web, la citation d’extraits et le commentaire, grâce à une mise en forme automatique et adaptée des textes.»
Ce n’est pas l’unique source de référence de cette chronique, mais une source essentielle et il me paraissait donc important de le mentionner avant même de commencer, car c’est là que j’ai pioché une partie des liens qui alimentent mon propos.
On parle beaucoup de réfugiés en ce moment, en bien ou en mal selon les médias et l’échantillon de population auquel ils s’adressent. Comme souvent on focalise sur les faits en ne s’attardant que le minimum nécessaire sur leurs causes. La quasi totalité des déplacements de population sont causés par des faits guerriers. Ce sujet est évoqué bien sûr, mais surtout pour mettre avant les exploits militaires de telle ou telle faction, puis conclure le reportage en se lamentant sur le « triste sort » des populations civiles… Il arrive parfois que la nourriture et l’eau potable viennent à manquer ; les munitions jamais. Qui équipe les belligérants ? Pour quelle raison ? En vertu de quelle morale ? Sujets tabous rarement abordés. Les armes utilisées pendant ces conflits sont pourtant bien fabriquées par quelqu’un, vendues par quelqu’un et acheminées par quelqu’un !
Intéressons-nous aux faits et gestes des grandes puissances si soucieuses de leur combat pour défendre « la démocratie ». L’Oncle Sam par exemple… Les Etats-Unis ont été fondés en 1776 ; 240 années se sont écoulées depuis cet événement. Selon un bilan établi récemment, ce pays a été en guerre pendant 93% du temps de son existence, soit 222 années sur 239 (bilan établi en 2015). Les Etats-Unis ne sont jamais restés une décennie complète sans être en guerre ; de quoi donner des leçons de bon comportement, voire même de pacifisme ! Histoire de ne pas me faire taxer de parti-pris, je pense que le bilan n’est guère meilleur pour la France et la Grande-Bretagne deux autres champions de la défense de l’ordre établi. (origine des informations : source en Anglais).
Parlons de la France d’ailleurs. Outre son excellent classement dans la catégorie « pourvoyeur d’armes tous azimuths », la France soutient activement ses fabricants de joujoux à tuer des civils, massivement, et des militaires (pas trop, c’est précieux). Notre grand Président socialiste l’a promis : d’ici 8 ans, le budget du nucléaire militaire français va augmenter de 80% pour atteindre 7 milliards d’€. Comme on n’est jamais trop sûrs de la qualité des fournitures, il est de plus en plus question, dans notre belle démocratie de « relocaliser » la fabrication des munitions pour armes légères (depuis 1990 nos approvisionnements viennent de l’étranger, notamment de l’Arabie Saoudite). D’ici quelques années, les balles tirées par des armes françaises pourraient être françaises elles aussi. De là à ce qu’on envisage une filière « commerce équitable », labellisée, il n’y a qu’un pas, mais que ne ferait-on pas pour avoir bonne conscience ? A quand les bonnes baballes bio ? Pas pour demain car il faudrait abandonner par exemple les obus utilisant de l’uranium appauvri pour améliorer leur efficacité perforante. Ceux-là on n’en parle plus guère par ailleurs, mais ils n’ont pas été retirés des catalogues. On a juste oublié de s’intéresser à leur devenir en Irak ou en Serbie par exemple où ils ont été abondamment employés. L’article de « La Tribune » sur la relocalisation de l’industrie des munitions permet d’apprendre que «le marché français est estimé à une centaine de millions de munitions par an pour l’ensemble des besoins des ministères de la Défense, de l’Intérieur, de la Justice et des Finances.» Gaffe à votre percepteur, en cas de redressement, il est peut-être armé !
Si les Chinois ont, dans les faits, ralenti la croissance (impressionnante) de leurs dépenses militaires dans les prochaines années, ce n’est pas le cas de la star présidentielle américaine. Donald (pas le canard, l’autre) a fait part de son intention d’augmenter de plus de 600 milliards de dollars le budget du Pentagone en 2018. Le financement nécessaire à cette opération sera prélevé sur d’autres postes : coupes sombres dans les budgets nationaux santé, environnement, culture… Rien de bien nouveau dans tout cela ; la droite extrême manque d’imagination. Exemple : «La plus grande coupure en pourcentage, 31 pour cent, est celle qui touche l’Agence pour la protection de l’environnement (EPA), où 3200 emplois et 50 programmes seraient éliminés, incluant toutes les opérations de nettoyage dans les Grands Lacs, Chesapeake Bay, Puget Sound et la baie de San Francisco. La moitié du budget de l’EPA pour la recherche et le développement est éliminé.» (source WSWS)
En Europe, la Norvège, inquiète des bruits de bottes russes, selon les médias (est-ce vraiment la bonne raison ?), envisage de relancer le Service national obligatoire. L’engouement de la jeunesse pour jouer aux petits soldats n’est pas suffisant pour répondre aux besoins d’effectifs de l’armée. Cette idée fait des émules. En France, notre bon Macron a inscrit la reprise de la conscription dans ses déclarations d’intention. Nombre de nos concitoyens du troisième âge sont nostalgiques de leur passage à la caserne et considèrent qu’il n’y a rien de tel que les lits au carré, les mentons redressés par la jugulaire et les bonnes vieilles histoires racontées dans les chambrées pour remettre la jeunesse au pas. Autant démarrer à l’école : blouse grise, morale patriotique et salut aux couleurs tous les matins en chantant l’un des plus beaux hymnes nationaux militaristes du monde… Intéressez-vous aux propos et aux projets du réseau privé d’écoles « espérance banlieue » ; c’est édifiant ! Tout un programme qui peut faire rêver ceux dont l’intelligence se limite à essayer de comprendre ce que racontent les chaînes de télé et les hebdomadaires « people ». Perso, mon bref passage sous les drapeaux m’a plutôt poussé à cauchemarder. « Le sang impur dans les sillons » n’est pas le meilleur engrais organique qui soit dans les cultures maraichères ou dans les céréales. Ni conscription, ni armée de métier bien entendu ! Je propose, comme l’ont fait certains de nos voisins helvètes, un référendum sur l’abolition de l’armée…
One Comment so far...
Michel BERTHELOT Says:
17 juillet 2017 at 16:30.
La page d’après commence sérieusement à nous manquer !… Ça nous changerait de cette extrême sécheresse estivale…