8 janvier 2009
Uranium appauvri, espérance de vie aussi…
Posté par Paul dans la catégorie : Feuilles vertes; Vive la Politique .
Comme l’US Air Force en Irak ou en Afghanistan et l’OTAN (les mêmes) en Serbie, l’armée israélienne utilise largement pour les bombardements de Gaza des bombes à l’uranium appauvri particulièrement performantes (en terme de carnage humanitaire). Ces munitions dernier cri sont livrées à Israël par son allié de toujours, les USA. Je reprends ci-dessous de larges extraits d’un texte rédigé par l’ACDN (Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire). Je ne crois guère à l’efficacité des pétitions, mais pour ceux qui estiment que c’est une action utile pour essayer de contrer la barbarie militaire, je vous signale qu’il existe un document à signer, à cette adresse, pour obtenir l’interdiction d’emploi et l’arrêt de fabrication de ces armes dans tous les pays du monde. Sachez cependant qu’en faisant cela vous allez créer une difficulté supplémentaire aux partisans du nucléaire civil à tout prix (« un mal, certes, mais nécessaire… ») : que faire des déchets de nos bonnes vieilles centrales si l’on ne les envoie pas sur la tête des mécréants ? Bien entendu, toute personne qui aurait la malveillance d’attribuer à l’Etat israélien une quelconque intention génocidaire dans l’utilisation de ces bombes serait instantanément qualifiée de « partisan du Hamas », de « vecteur nauséabond de la propagande intégriste musulmane »… J’en passe et des meilleures ; mais en ces temps troublés on peut vraiment lire n’importe quoi. Voici donc quelques informations concernant ces splendides produits de la technologie que son les bombes GBU39…
«Contrairement à une bombe « gravitationnelle » qui tombe par son propre poids, ce qui exige une estimation précise de l’altitude, la distance et la position de l’avion par rapport à la cible, la « bombe intelligente GBU-39 » [ fabriquée par Boeing] est un missile autopropulsé capable d’atteindre par ses propres moyens et avec une incroyable précision une cible située jusqu’à 60 miles nautiques (110 km) en avant et 40 miles (75 km) à droite ou à gauche de l’avion au moment du largage. Apte à voler par tous les temps, le missile peut même décrire un cercle et frapper une cible fixe située derrière l’avion. Il est guidé vers sa cible par un système embarqué de positionnement par GPS et de calcul de trajectoire. Ce système est préprogrammé mais peut être reprogrammé à tout moment et à distance, à partir des installations au sol. […] La SDB-1 ou GBU-39 a reçu sa certification en septembre 2005, sa production en série a débuté en avril 2006, et les premiers exemplaires ont été livrés à l’US Air Force début septembre 2006, en avance sur le calendrier et à un coût moins élevé que prévu (avec un amortissement des recherches sur une commande finale espérée de 24 000 unités). A cette occasion, le Maj. Gen. Jeffrey Riemer, responsable de la coordination du programme entre les différents laboratoires et fournisseurs civils et militaires, déclarait :
« Nous sommes enthousiasmés (excited) par le déploiement de cette arme, la SDB-1, qui vient s’ajouter aux diverses options léthales du F-15E (Strike Eagle) dans la guerre contre le terrorisme. » […]Le F-15E peut en emporter 4 sous son fuselage, avec un attelage BRU-61 d’un poids total en charge de 664 kg, au lieu d’un seul missile ordinairement beaucoup plus lourd. Le lancement de chaque missile est pneumatique et non par mise à feu d’une cartouche explosive, ce qui supprime l’entretien courant, facilite la manutention, et accélère le rechargement de l’avion au retour d’une mission. Celui-ci peut donc effectuer des frappes multiples et des rotations accélérées. La précision, la fiabilité et la charge explosive limitée de la GBU-39, donc aussi sa moindre « léthalité » (ou capacité meurtrière), réduisent fortement les risques de « dommages collatéraux ». Ce qui permet des emplois interdits jusque-là : contre des combattants ennemis situés à proximité immédiate de « troupes amies »… ou au milieu d’une population civile amie, neutre ou ennemie, que l’on est censé épargner d’après les « lois de la guerre » et le droit international. L’idéal, en somme, pour la guerre « anti-guérilla » ou « anti-terroriste »…Dès le 5 octobre 2006, un mois après leur livraison aux Etats-Unis, deux avions F-15E « Strike Eagles » appartenant à la 494e Escadrille de Combat déployée en Asie du Sud-Est, en utilisaient des exemplaires pour la première fois contre des cibles réelles, en soutien aux troupes terrestres agissant en Irak. […]
La SDB-1 présente une autre caractéristique que la fiche technique de Boeing et la presse israélienne se gardent de préciser. En effet, sur les 93 kg attribués par Boeing à la tête (warhead), 23 sont dus à l’explosif proprement dit, de haute performance. Le reste, soit une cinquantaine de kilos, n’est autre que de l’Uranium Appauvri. […] En septembre 2008, le Congrès américain a autorisé la vente de 1000 exemplaires à Israël, qui lui ont été livrés dans les premiers jours de décembre. La trève de 6 mois acceptée par le Hamas en juin expirait le 19 décembre. Le 27 décembre, l’offensive israélienne commençait.
Le problème, c’est que la GBU-39, si elle limite les risques de crimes de guerre, entraîne avec certitude le crime contre l’humanité. Gaza est une étroite bande de terre hébergeant sur 360 Km2 près d’un million et demi d’habitants, avec une densité de 3823 habitants au Km2. Le dard des bombes GBU-39 est à l’Uranium Appauvri, disions-nous. Mais appauvri en U235 et enrichi en U238, dont la demi-vie radioactive est de 4,5 milliards d’années. L’UA est un redoutable poison chimique et radiologique qui brûle aisément à l’impact et se transforme en particules radioactives extrêmement petites (particules nanométriques de l’ordre du millionième de millimètre) qui échappent à toute barrière et tout type de masque à gaz. Les produits de ces combustions répétées d’uranium voyagent avec les mouvements d’air, contaminent l’atmosphère et pénètrent dans les organismes via la respiration, l’ingestion ou les moindres blessures. Ainsi, la majeure partie de l’uranium se retrouve sous forme d’oxyde d’uranium radioactif invisible dans l’atmosphère que les populations respirent, tandis qu’une autre partie contamine les sols, les sous-sols et les nappes phréatiques.
Les conséquences de l’utilisation de bombes à l’UA en Afghanistan et en Irak sont parfaitement connues, démontrées et dénoncées par de nombreux scientifiques – sinon tous, excepté ceux dont le salaire émarge aux budgets des armées américaine, française, israélienne… et autres. Elles ont été rendues dramatiquement visibles par les photos insoutenables de nouveaux nés malformés. On imagine sans peine les conséquences catastrophiques que de tels bombardements auront sur la population de Gaza : cancers, malformations congénitales, maladies du système immunitaire… et ce d’autant plus qu’elle souffre de malnutrition chronique et de manque de soins, en raison notamment du blocus israélien. Lorsqu’il a décidé de larguer des bombes GBU-39 à l’UA sur des zones densément peuplées de Gaza, le gouvernement israélien ne pouvait pas ne pas en connaître les effets.[…]»
L’intégralité de ce texte assez long peut être lue sur le site « mondialisation.ca« . A part ça les mouvements de protestation contre cette guerre se font de plus en plus fréquents, notamment en Israël où une fraction de la population prend conscience du fait que ce n’est pas par ce type d’action barbare qu’elle assurera sa sécurité dans les mois et les années à venir. Pour conclure sur une note d’optimisme, je vous invite à lire ce texte intitulé « appel de femmes d’Israël pour l’arrêt de la danse de guerre« .