8 janvier 2020

Faites pour le mieux en 2020

Posté par Paul dans la catégorie : au jour le jour... .

Pardonnez-moi de ne pas souhaiter une « bonne année » collective et consensuelle comme cela se fait couramment. Je ne suis pas assez compatissant pour cela. J’espère bien, par exemple, que certains de nos édiles sont En Marche vers les poubelles de l’histoire. Je ne vais pas les encourager à poursuivre la casse sociale et la destruction des libertés individuelles qu’ils mettent en œuvre actuellement. Ma discrimination ne s’arrête pas là – et vous comprendrez j’espère – pourquoi j’ai attendu la fin des auto-célébrations consternantes, pour mettre mon grain de poivre dans l’histoire. Ma hargne dépasse largement le cadre étriqué de l’Hexagone. Comme le dit si bien le blogueur Claude Guillon, « Tout ce que j’aime… Ils l’auront bientôt détruit ». Tout ce qui nous entoure, y compris l’air que nous respirons, devra bientôt obéir aux règles de la marchandisation globale que nos clowns multinationaux considèrent comme le plus bel aboutissement possible (ou le moindre mal pour les plus modérés d’entre eux) pour notre société humaine. Combien de temps encore avant que l’on ne remplace la formule d’usage « Comment vas-tu ? » par « Combien vaux-tu ? », je me le demande. Je pense que cela se fait déjà à mots couverts. Je crois encore à la capacité de résistance de l’humain qui sommeille dans nos cœurs. Mais beaucoup comparent la situation de la grande masse de nos concitoyens à celle de la grenouille que l’on place dans une gamelle d’eau froide que l’on réchauffe peu à peu. Tant qu’on a encore quelques bons jeux sur la télé-église, on se fout des incendies dans l’autre hémisphère, des revendications, et des violences policières au coin de la rue..

Certains font le choix d’une résistance strictement individuelle au rouleau compresseur qui se rapproche de nous. Ils pensent que quelque nouvelle croyance mirobolante, que la pratique de techniques d’apaisement ou que la fuite en avant vers des contrées lointaines et présentées comme idylliques sur les brochures d’agence, vont leur permettre d’échapper à l’anéantissement prévisible. Je ne partage par leur point de vue ; je pense que seules l’entraide, la création de lien social, la volonté commune de résister, permettront d’aller de l’avant. Pas d’îlots libertaires possibles s’ils ne se rassemblent pas en réseau et ne font pas le lien avec les luttes sociales. Pas d’émancipation possible sans abandon des œillères, et intérêt porté aux combats voisins de ceux qu’on mène dans sa boulangerie autogérée, son champ de carottes bios, ou sa cellule monacale. Seule la lutte collective, les échanges, les débats peuvent permettre de sauver nos individualités rebelles. Je ne dis pas que ces combats sont inutiles, tout simplement parce qu’ils permettent d’expérimenter de nouveaux modes de vie ; ils ne constituent qu’une base pour les combats en cours et à venir.

Alors voilà, ceci dit en préambule, j’accouche de mon propos du jour et je vous souhaite une belle et bonne année de révolte, de conquête, d’amitié, d’amour et de belles découvertes aux quatre points cardinaux. Les belles images ayant le don de faire rêver, je vous en offre une… de bon cœur.

Photo maison « K »

 

2 Comments so far...

Zoë Lucider Says:

28 janvier 2020 at 22:19.

Merci Paul,
Souhaitons-nous pugnacité, lucidité, fraternité et humour. Des qualités que vous possédez, sans conteste (et sans flagornerie)

Paul Says:

29 janvier 2020 at 08:31.

Merci Zoë pour cette visite. La vie continue son chemin, avec un peu moins d’énergie mais toujours autant de combativité. Le problème c’est qu’on ne sait plus dans quelle direction taper, tant les punching balls sont nombreux. Manifester en 2020 avec les mêmes slogans qu’en 1995 c’est un peu démoralisant !

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