5 novembre 2022
Propos un zeste nostalgiques
Posté par Paul dans la catégorie : au jour le jour... .
Je pense que si je raconte que cet automne on fête deux anniversaires pour « la Feuille », à savoir les 70 ans du blog et les 15 ans de son principal rédacteur, certain•e•s auront du mal à me croire, s’appuyant sur une argumentation scientifique solide, du genre « pff, y’a soixante dix ans, y’avait même pas d’internet ». Dure loi du rationalisme ; tenons-en compte… il se peut qu’il y ait une erreur… dans ce paragraphe d’introduction. Vous êtes d’assez bons détectives alors je vous laisse faire votre boulot de chercheurs d’indices.
Le nombre de billets publiés ces dernières années a considérablement ralenti et une bonne part des 804 articles figurant au sommaire ont déjà quelques temps derrière eux. Tant pis, tant mieux. Quel sens faut-il donner à ce ralentissement de publication ? Je crois qu’il est nécessaire d’employer le pluriel car les causes sont nombreuses. Certaines sont liées à l’état d’esprit du rédacteur, à ses ambitions démesurées (par rapport au ralentissement de ses capacités) ; d’autres sont à chercher du côté du contexte social et d’un échafaudage d’illusions de plus en plus dur à maintenir en place avec le temps. Je renonce à rentrer dans les détails. Je dirai simplement que l’épisode « covid » m’a plutôt estomaqué quant au comportement de troupeau de la population (notamment celle qu’on situe plutôt à la gauche de l’échiquier politique). Même certains copains libertaires m’ont grandement déçus. Je n’épiloguerai pas ; mieux vaut regarder vers l’avenir plutôt que ressasser. Ces dernières années ont été aussi l’occasion de belles rencontres et, plus que jamais, j’apprécie les échanges, de préférence « en présentiel » comme il est de bon goût de préciser. J’ai du mal à serrer un hologramme dans mes bras !
Disons qu’ici tout va bien, même si le jardin a eu un peu trop chaud cet été. Nous avons relancé les spectacles à domicile avec un programme alléchant, comme le prochain concert de Martine Scozzesi. Nous avons dignement fêté une collection d’anniversaires pour lesquels nous avons préféré effectuer un tir groupé en invitant de belles personnes avec qui nous avons partagé un beau moment. Je continue à lire Elisée Reclus, à faire des trous pour planter des arbres, à arpenter les chemins de montagne, à pianoter sur mon accordéon, à faire de nouvelles découvertes littéraires et à rêver d’un monde meilleur. Nous avons fait deux magnifiques séjours au pied de la montagne de Lure en Provence. Nous avons aussi accueilli des stagiaires sympas venus nous aider pour le turbin quotidien. Nous avons fait au mieux pour qu’ils soient heureux de leur séjour et je pense que nous ne sommes pas devenus de « vils exploiteurs », mais je suis mal placé pour en juger ! Je vous en toucherai peut-être un mot quand les tempêtes de neige m’obligeront à rester devant mon écran… Je garde en effet ce blog ouvert, sous le coude, histoire de pouvoir me défouler de temps à autres. Je persévère dans mon absence de rigueur et ne m’engage à aucun rythme de publication.
Portez vous bien, continuez à vous méfier des politiques, de la propagande, et des idées qui font « large consensus ». Achetez un pull-over en bonne laine mérinos. Mon petit doigt me dit que les coupures de courant seront nombreuses cet hiver, histoire d’obtenir un consentement enthousiaste de la population à la relance de l’ineptie nucléaire française. Laissez quelques pots de moutarde sur les rayons s’il vous plait. Comme je ne suis pas devenu collapsologue, je n’en ai pas enterré dans le bunker que je n’ai pas construit sous mon jardin.
Le vieux dans la campagne
3 Comments so far...
Zoë Lucider Says:
5 novembre 2022 at 21:35.
Voilà un été bien rempli. Que demander de plus! Est-ce un des arbres du parc arboré sur lequel vous prenez appui?
Paul Says:
6 novembre 2022 at 10:34.
Bonjour Zoë ! Nos plus vieux arbres ont une vingtaine d’années dans le parc et même si leur croissance a été spectaculaire, ils ne sont pas encore aussi imposants. Il s’agit d’un chêne blanc photographié quelque part dans les environs de la montagne de Lure, vers St Etienne les Orgues. Le petit bonhomme qui médite au pied c’est moi. On espère très fort avoir un jour une visite de Zoë au pied de nos arbres à nous. La fin d’automne et l’hiver ne sont pas la plus belle saison pour le regard mais au mois de mai ou juin, c’est un petit paradis. Avec un coup de chance et un bon rayon de soleil, il y a moyen de « palabrer » longuement dehors !
Bernadette Suchod Says:
7 novembre 2022 at 18:24.
Quinze ans ? Ça m’épate !
Si Zoë vient palabrer avec vous, préviens-moi : j’aurai plaisir à m’installer auprès de l’arbre moi aussi pour refaire le monde.