12 février 2009

Triple chute et tour de l’île d’Orléans

Posté par Paul dans la catégorie : au jour le jour...; Carnets de voyage .

img_7937 Ces premiers jours à Québec, la météo n’évolue guère : il fait « frette ». Triple chute au programme cette journée du lundi : chute du thermomètre qui nous fait une petite faiblesse vers moins quinze en début de matinée, chutes de la rivière Chaudière et chutes de la Montmorency. Le sol est verglacé à cause de la pluie de l’autre soir et un bon petit vent se met de la partie… Lorsque nous arrivons au belvédère des chutes de la rivière Chaudière, l’effet répulsif est évident : on ouvre la portière de la voiture, on met une jambe et la tête dehors, puis on se demande si c’est une décision vraiment intelligente et on rentre tous ces précieux morceaux du corps à l’abri. En plein sous le vent, la température ressentie est de l’ordre de moins vingt, moins vingt-trois… et ça calme ! Mais bon, on est là pour faire du tourisme, pas pour gigoter dans une voiture. Un, deux, trois… on ressort. Ce comportement hésitant semble interpeller un brave monsieur qui se promène sur le parking en vélo. Il nous aborde et nous discutons un peu ; devinez de quel sujet ? eh bien… du temps et du froid qu’il fait. Moins trente, il y a une dizaine de jours nous précise-t-il, du genre, vous avez de la chance, vous arrivez maintenant, c’est quasiment l’été. Mais il ne faut pas trop en faire non plus et il nous déconseille vivement de descendre l’escalier qui mène à la passerelle au pied des chutes : on risquerait d’arriver en bas plus vite que prévu. Je ne suis pas sûr qu’il aurait prévenu aussi gentiment des touristes anglais, mais nous, y’a pas photo, notre accent français ne trompe pas. Nous nous disons, accent québecois, les Québecois, eux disent accent français, c’est dans l’ordre des choses bien sûr. Nous contemplons le paysage magnifique qui s’offre à nos yeux embués (par l’émotion ?) puis retour dans la carlingue de notre véhicule de tourisme et vroum, direction les chutes de la Montmorency, dès fois que, de l’autre côté du Saint Laurent, le vent ne soufflerait plus…

img_7906 Illusion bien entendu : si l’on voulait vraiment échapper au courant d’air, seule la forêt constituerait un refuge convenable. Sur le parking des chutes Montmorency, c’est peut-être pire encore (du moins pour moi, car Pascaline trouve ce temps « vivifiant et tonique » et il est normal que je vous fasse part de nos deux points de vue !) La cascade, je la trouve moins impressionnante qu’à notre dernière visite. Elle est plus haute que le Niagara, mais au cœur de l’hiver, elle est en partie prise par les glaces. Il y a d’ailleurs de courageux grimpeurs qui profitent du soleil matinal pour tenter une petite escalade… D’énormes colonnes de glace bleutée, semblables à des chandeliers se dressent le long de la falaise. On a peine à imaginer qu’un tel volume d’eau puisse être immobilisé par le froid.

img_7909 Nous renonçons à la promenade prévue et nous allons faire un petit tour sur l’île d’Orléans pour nous approcher du fleuve et faire quelques belles prises de vue de la ville de Québec dont les quelques tours se découpent à l’horizon. Notre adorable conductrice qui se met en quatre pour satisfaire à nos caprices, nous emmène dans le petit village de Ste Pétronille à la pointe amont de l’île et nous pouvons, depuis le quai, admirer l’allure étrange du fleuve : une immense étendue blanche, un désert de glace avec une multitude de blocs épars évoquant les rochers surgissant du sable dans les grandes étendues du Kalahari ou du Sahara. Aucun bruit d’eau, aucune vague, même l’odeur de varech, typique des bords du Saint-Laurent l’été a disparu. On se croirait un peu au milieu d’un paysage lunaire. C’est froid ; c’est beau… Le climat ne me pousse pas trop à la méditation philosophique et j’avoue que j’apprécie d’admirer la suite du paysage confortablement assis dans la voiture. On quitte Ste Pétronille et on se dirige vers la côte sud de l’île d’Orléans. Les résidences de luxe se font moins nombreuses et sont remplacées par des fermes et quelques petits villages sympathiques à traverser. Le Saint-Laurent aussi change de visage. De ce côté de l’île, il est plus profond et l’eau coule librement dans le vaste chenal de navigation. Des cargos ainsi que d’énormes porte-containers l’empruntent chaque jour pour ravitailler Québec, Montréal et l’ensemble de la province. Dans l’autre sens, des bateaux se rendent également à Terre Neuve ou aux endroits isolés situés dans la vaste embouchure du fleuve. Nous terminons le tour de l’île. Au Nord on aperçoit le Mont Sainte Anne : les pistes de ski tracent de longues bandes blanches dans la forêt. Nous retrouvons le dédale de voies rapides qui encerclent Québec et nous prenons le chemin du retour.

img_7969 La petite ville dans laquelle nous logeons, chez nos amis, est typique de nombreux autres bourgs du Québec : un petit centre blotti autour de l’église, un habitat très clairsemé et de vastes zones artisanales et commerciales. Les enseignes se répètent, chaînes canadiennes ou US omniprésentes comme Canadian Tire, IGA, Metro, Wal Mart, Tim Hortons, MacDo… Toutes les banlieues se ressemblent avec parfois, comme ici, d’étranges surprises : un centre de ski de fond un peu à l’écart avec un départ de pistes magnifiques sous le boisé. Les écureuils passent allègrement d’un bouleau blanc à un chariot de supermarché, avant d’aller piller les poubelles d’une habitation voisine. Un saut de voiture et l’on est en pleine nature sauvage ; un autre déplacement express et l’on peut remplir son panier des produits de première et de dernière nécessité les plus divers. Ce qui fait le charme des villages, c’est la diversité du style des constructions : il y a rarement deux maisons de forme ou de coloris identiques dans la même rue. Les parallélépipèdes tout simples côtoient les formes les plus alambiquées, boîtes à cigares v/s palais miniatures pour Cendrillon. De partout d’énormes amoncellements de neige compliquent les manœuvres ainsi que le parking des véhicules, mais c’est l’habitude et on fait avec. Il a d’ailleurs beaucoup moins neigé cette année que l’an dernier où de nombreux records ont été battus.

Je vous quitte sur ces bonnes paroles. Quand vous lirez la prochaine chronique, nous serons sans doute de retour à Montréal après avoir passé quelques jours dans un chalet à proximité du parc Frontenac, dans la Beauce, au sud du pays. Histoire de ne pas provoquer une vague de jalousie, je ne vous raconte pas le programme des réjouissances prévues ! Disons que celui ci est tellement chargé qu’il vous faudra sans doute patienter quelques jours avant de me lire à nouveau…

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3 Comments so far...

Clopine Says:

12 février 2009 at 18:16.

Ca nous ferait tirer la langue d’envie, si la peur de la geler illico ne nous la faisait pas garder au chaud. Z’avez de la chance, Charbinois, mais c’est bien connu, y’en a que pour la canaille…

Clopine (de sombres projets s’agitent dans nos têtes : mettre un jour les pieds dans vos traces…)

François Says:

12 février 2009 at 18:56.

Belles photos pour magnifiques paysages, ça fait rêver! Profitez-bien.

Phiphi Says:

13 février 2009 at 14:05.

D’accord avec toi, François.
Elles mériteraient d’être admirées en plus grand format, peut être pas possible dans le cadre d’un blog….
PAul, je te suggère de créer un petit album, quand tu auras le temps ,-)

BiZZZàvoudeux.
Un Phipihdèle lecteur

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