16 janvier 2008
« Jeux de pouvoir »
Posté par Paul dans la catégorie : Boîte à Tout; Humeur du jour .
Je regarde depuis deux semaines cette série télévisée, ambiance « thriller », sur Arte, le samedi soir. L’intrigue se développe sur six épisodes : c’est suffisamment long pour qu’elle soit intéressante, suffisamment court pour que l’on ait pas l’impression de tourner en rond. L’histoire se déroule à Londres. Les personnages centraux sont, au premier plan, une équipe de journalistes du « Herald », un commissaire enquêteur de Scotland Yard et ses agents, un député, président de la commission chargée de rédiger un rapport sur l’énergie pour le gouvernement. Au second plan, on trouve, en vrac, la hiérarchie policière, le gouvernement, un lobby pétrolier, une officine de conseil en management plutôt douteuse, la femme et la maîtresse (lâchement assassinée) du député. Tous ces ingrédients sont mélangés dans le grand sac d’un bon scénario et l’ensemble est plutôt réussi. Le titre annonce clairement les intentions des auteurs : à travers une enquête policière au demeurant assez banale, montrer les interactions entre le pouvoir des médias, le pouvoir politique et les lobbys économiques – interactions pouvant prendre de nombreuses formes : pression polie mais ferme, règlement de comptes par tabloïds interposés, menaces physiques, exécutions… On s’aperçoit que, dans un tel contexte, la vie humaine n’a que bien peu de poids. Certains dossiers s’ouvrent et se ferment au gré du bon vouloir des gouvernants.
Le quatrième épisode se termine et me laisse un peu rêveur. Certes il s’agit d’une mise en scène cinématographique… Mais prêtons un peu d’attention à l’actualité récente : l’histoire du bouquin sur Cecilia Sarkozy par exemple, dont l’ami Fred citait quelques extraits dans l’un de ses derniers commentaires (voir « ma petite conférence à moi« ). Madame « ex » se confie longuement à l’une de ses amies, journaliste (tout à fait par hasard), lui révèle un certain nombre de secrets d’alcôve (après dix-huit ans de vie commune avec le Tsarévitch, elle doit en connaître quelques uns !), puis s’indigne du fait que cette confidente se permette de rédiger une biographie et livre ces informations confidentielles (bien sûr !) au grand public, avide de ragots et de racontars. Madame « ex » porte donc plainte auprès de notre justice souveraine (et indépendante, pas comme celle du Tchad, rien à voir). Ce qui m’intrigue (et je ne suis pas le seul) c’est que cette plainte n’est pas une plainte en « diffamation » – ce qui pourrait laisser supposer que la journaliste exagère les propos de sa confidente, voire même raconte n’importe quoi – mais une simple protestation contre une atteinte au non-respect du droit à la vie privée d’autrui. Le tribunal déboute la plaignante, le livre n’est pas interdit et Mme « ex » abandonne les poursuites. On peut s’étonner d’une attitude aussi « brouillon », de la part d’une personne qui est certainement fort bien conseillée par son entourage….
Et l’on attend avec impatience l’épisode suivant de « jeux de pouvoir ». Quoique… La réalité non virtuelle est parfois très prenante aussi ! Rentrons un petit peu dans le « jeu du complot » dont nos voisins d’outre-Atlantique sont friands. On peut imaginer que notre Petithimonier n’est pas très content de ce que son ex « chère et tendre » raconte à son sujet. Il a beau faire des efforts pour se présenter comme un homme vertueux, aimant la transparence et le dialogue, respectueux d’autrui… C’est assez agaçant que tout ce travail de com soit ébranlé par de vulgaires règlements de compte sur l’oreiller. On peut, sans trop rêver, imaginer que Madame « ex » possède sans doute des informations que Monsieur, malgré son immense bonté d’âme, ne souhaite pas trop voir circuler. On peut imaginer que Madame « ex » et son conseiller en com ont réalisé une bonne opération publicitaire pour le livre et que le but de la plainte déposée, comme bien souvent, n’était pas de le faire retirer des rayons par la justice, mais, bien au contraire, d’en faire augmenter le tirage. Besoin d’argent ou simplement besoin d’une couverture médiatique pour ne pas disparaître trop rapidement de la circulation (au figuré bien sûr…) ? Certaines questions restent parfois sans réponse…
On reparle aussi dans les journaux de l’affaire Bérégovoy, ancien premier ministre officiellement « suicidé », dans des circonstances qui ne sont toujours pas clairement élucidées. Un livre vient de sortir à ce sujet. Les mystères de la République ont au moins le mérite de faire vivre les journalistes et d’alimenter les fantasmes des auteurs de Blogs. Vivement samedi ! On sait que la mort de Sonia n’est pas accidentelle, mais pourquoi le gouvernement cherche-t-il à faire clore l’enquête ? Notre brave député est-il la malencontreuse victime d’une manipulation, ou l’auteur d’un crime crapuleux ? Je vais calmer mes angoisses en regardant, à la suite car c’est sur DVD, les six épisodes d’une autre série, fantastique celle-là, « the lost room ». Pour une fois, « les méchants » ce n’est pas le gouvernement et puis les portes spatio-temporelles, j’adore ça depuis que je suis tout petit.
NDLR : les trois photos qui illustrent cette chronique se rapportent bien sûr au feuilleton « jeux de pouvoir ». Ceux qui auraient cru reconnaître une quelconque personnalité française se sont bien évidemment trompés. Notez quand même que l’acteur qui joue le Rédac’chef du Herald (photo 3) a de la gueule !
2 Comments so far...
fred Says:
16 janvier 2008 at 09:28.
J’ai vu cette série lorsqu’elle est passée sur C+, et à la fin ….ARRGGLLLL !
Autrement, avec « the Lost Room » tu vas passer un excellent moment ! J’ai adoré cette mini-série ! J’ai même regretté que cela ne dure pas plus longtemps ! (quoique… comme tu le dis toi même, comme ça, on sait ou on va !). Tous les « objets » présents dans la chambre ont un « pouvoir » particulier et en tant que fan des Super-Héros j’avoue que ça m’a hautement intéressé ! Sans parler des paradoxes temporels qui foisonnent aussi dans la série ! En scénar de JdR, ça vaudrait largement le déplacement ! Je t’envie de pouvoir les regarder ainsi à la suite ô Grand Zihou !
leirn Says:
16 janvier 2008 at 15:23.
zut, je devrais regarder la télé en direct plus souvent, j’ai raté cette série. Quant à Lost room, je ne connais pas. En attendant, je peux toujours vous conseiller Sleeper cell : un musulman noir sympa du FBI noir infiltré dans une cellule terroriste islamiste à Los Angeles… Ca change.