La feuille Charbinoise

25 mars 2008

La centième rugissante

Posté par Paul dans la catégorie : Humeur du jour .

Centième chronique publiée sur ce blog. Travail à quatre mains bien souvent : un écrivailleur, une relectrice efficace, des échanges d’idées, des critiques encourageantes. Certaines « feuilles » fânent avec le temps qui passe si vite, encore plus vite sur la toile qu’ailleurs ; d’autres mériteraient un retour, un coup de vent qui les remettrait sur le devant du paysage. Il y a tant à dire et à redire sur certains sujets ! Je vais méditer sur ce thème du « retour vengeur du fils de la chronique maudite ». Au fil du temps, me disent certains de mes amis-lecteurs (et de mes amies lectrices pour sûr), le blog s’étoffe, devient plus cohérent dans son incohérence apparente et le projet se précise (ah bon, il y avait un projet ?). En tout cas, il est certain que la « feuille charbinoise » est suivie par un public non seulement croissant, mais de plus en plus fidèle aussi (si j’en crois mon « logiciel espion » !) Cette présence est très encourageante et la lecture de vos commentaires est toujours enrichissante, d’autant que, jusqu’à présent, nous avons réussi à échapper aux polémiques stériles qui finissent par être envahissantes sur d’autres blogs.

Certains déboulent, au gré d’une recherche sur un « moteur », puis repartent, déçus ou satisfaits, et parfois reviennent (l’internaute qui voulait se renseigner sur les horaires des messes de Pâques à Baie Saint-Paul au Québec a dû être un peu frustré…) D’autres s’approchent, en catimini, informés par le bouche à oreille (le meilleur des agents de propagande), restent aux aguets derrière la porte et viennent de temps en temps vérifier qu’il y a toujours des « coups de gueule » (s’ils aiment ça) ou des « trucs distrayants » pour boucher un trou entre deux tâches assommantes au boulot. L’idéal serait évidemment un article du genre « la tarte aux amélanches, telle que la cuisinait Michel Zévaco, en rentrant d’une excursion dans l’Orient Express, excursion qui l’avait amené à visiter le château de Bonaguil et le musée ferroviaire de Montréal ». Mais ce n’est pas simple à écrire !

Certains font état, « ailleurs », de ce qu’ils ont lu « ici », et ramènent d’autres lecteurs curieux. On analyse, on suppute, on essaie de deviner à quelle sous tendance politico-philosophico-éthique peut appartenir ce blog dans lequel on peut à la fois déblatérer sur Louise Michel et sur la culture de l’épeautre en haute-Provence. Ce désordre idéologique apparent a pourtant une logique : sur la feuille charbinoise, on n’est pas dans le domaine bien ordonné de la militance ; on n’est pas non plus dans le champ du journal intime feuilleté en public ou dans l’espace infini d’une encyclopédie arboricole ou littéraire. On est dans l’agitation quotidienne de la vie, dans l’association du désir de dénoncer et de celui de profiter, de voir apparaître ou de cacher la réalité derrière quelques paillettes et quelques froufrous bienfaisants.

Inclassable donc, comme l’est son principal rédacteur, qui se méfie comme de la peste des étiquettes en général et notamment de celles se terminant par le suffixe « iste ». Ne pas se revendiquer d’une quelconque « mouvance » ne signifie pas manquer d’idées, mais simplement ne pas avoir trouvé de « catalogue » préexistant dans lequel elles soient toutes répertoriées ! Nous n’avons pas eu encore l’honneur d’une visite de l’ordinateur de la « cellule de veille » mise en place par l’Elysée pour contrôler les informations qui circulent sur notre bien aimé Président. Aucun des occupants précédents de ce poste n’avait eu vraiment besoin d’une telle infrastructure pour veiller à l’état de son image de marque. Il faut croire que celle-ci est tombée vraiment bien bas dans l’opinion ! Les conseillers du Prince vont avoir du travail car le cas « Sarkozy » occupe pas mal d’espace sur la toile comme dans tous les autres médias !

Est-ce cette « cellule de veille » qui a signalé à notre bon ministre de l’intérieur les écrits de l’un de ses fonctionnaires assermentés au sujet de la politique israélienne en Palestine ? Depuis l’arrivée du printemps, en tout cas, Mr Bruno Guigue n’est plus sous-préfet de Saintes. On n’aborde pas, dans notre bonne République, un sujet aussi tabou qu’Israël, sans prendre de gants blancs et sans oublier le sacro-saint devoir de réserve auquel est tenu tout bon fonctionnaire de la République. Les déclarations, jugées incendiaires, de ce « serviteur » de l’Etat, ne sont plus du tout, mais alors plus du tout, conformes à la nouvelle attitude diplomatique de la France, à savoir un soutien pratiquement inconditionnel à la politique colonialiste israélienne et un alignement sur les positions de la Maison Blanche (sur cette affaire de « sous-préfet remercié », je vous propose de lire cet article sur le blog « Loubnan ya Loubnan »).
J’espère que mon heureux statut de « retraité » me libère un peu de cette obligation de réserve ! Je n’ai pas l’intention de ménager mes paroles en ce qui concerne l’école publique française et son devenir, mais, étant d’un naturel peu agressif, je ne voudrais pas indisposer notre bon ministre !

Le projet d’un site internet raccordé à ce blog avance à grands pas : il sera en ligne dans quelques temps. Je n’avance pas aussi vite que je le voudrais, mais la rédaction de chroniques quasi-quotidiennes prend beaucoup de temps ! L’arrivée du printemps va aussi remettre les travaux extérieurs au premier plan : les fleurs, les arbres et les salades… demandent également un suivi quotidien auquel je ne saurais me soustraire !
A bientôt donc, pour notre cent-unième aventure (si vous le voulez bien !)

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