22 août 2010
Problème de titre… entre autres !
Posté par Paul dans la catégorie : Boîte à Tout .
Bon, voilà : en fait, c’est un atelier d’écriture en direct… Je cherche un titre pour une chronique que je n’ai pas encore rédigée, et dont j’ignore, pour l’instant, le contenu. J’aimerais écrire un texte inspiré et messianique, concis mais un peu alambiqué, au style gouleyant tout autant que limpide. J’ai essayé différentes techniques pour débloquer la situation et j’ai fait appel à un certain nombre de substances licites pour stimuler ma créativité. Le shampoing pour caniche nain n’a pas donné plus de résultat que le punch au lait de coco et à la farine complète. J’ai donc renoncé aux ersatz. Comme le disait le prof de maçonnerie que je n’ai jamais eu, rien ne vaut la truelle pour se gratter la tête… Pour l’instant voilà ce que j’ai trouvé comme « accroche » :
- prémices laborieux
- aurore brumeuse sur un lac de cendres
- petit matin sanglant aux halles de Rungis
- de l’art et la manière de bien s’introduire dans un sinusoïde
- les caprices dispendieux d’une aventurière désœuvrée
- les idées saugrenues d’un Rajah colérique
- de l’influence de la métempsychose sur le renouvellement du mythe freudien
- la cueillette des olives dans le Bas-Berry
- les idées de ma sœur sur les croyances des crapauds
- massacre à l’université d’été de l’UMP
- approche tout en finesse d’un train d’idées reçues immobilisé dans une station service du Morbihan
- mais où on va ma bonne dame si ça continue comme ça et qu’on ne peut plus lyncher un jeune de temps à autre…
- est-il encore utile d’illuminer des pixels sur un écran quand on barbote dans un marécage de clichés et d’idées reçues ?
- le trémolo dans la voix permet-il de mieux faire passer les idées généreuses dans les chroniques d’actualité ?
- un blog de brute est il vraiment utile dans un monde aussi charitable ?
- viens chez moi, je te montrerai mon candidat aux élections présidentielles !
- (variante) viens chez moi, je te montrerai ma candidate au titre de miss blog 2010 !
- écrire pour ne rien dire : ne s’agit-il point là, pour un cerveau fertile, d’une manière de toucher l’absolu et de le dégoûter à jamais de hanter nos nuits ?
Je m’interroge grandement et votre aide sera sans aucun doute une compresse bienfaisante sur la brûlure purulente qui ronge mon moignon de cerveau. Je n’ai plus que quelques heures pour rédiger ce billet, faute de quoi je perdrai mon quatre cent dix septième lecteur/trice. Il ne saurait être question que je continue à écrire pour 416 salariés/ées qui ont du temps à perdre au boulot. Ceci est une grande cause nationale et stupide : je vous demande bien sincèrement de vous impliquer dans sa résolution. Inutile de me faire une réponse de normand ou de dahu : point de propos boiteux, soyez francs du collier, donnez moi votre avis. Songez aux conséquences de votre silence oppressant ; tournez trois fois votre langue dans votre bouche de dégoût ; ne passez pas par la case départ, et regardez bruler votre immeuble rue de la paix. Je souhaite monopolyser votre attention une fois pour toute. Bête en cour qui mâle y pense.
Il va de soi que si, nonobstant le fait de choisir un titre, vous m’adressiez la chronique qui va avec, nous pourrions parler de rétribution pour service rendu et je serais prêt à partager « fifty-fifty » mes honoraires de bénévole grassement non subventionné. Si je choisis le terme « subventionné » c’est de mon plein gré : en matière de culture – et je m’y connais dans ce domaine-là – on ne salarie pas, on subventionne. Rien n’a changé depuis les temps lointains du règne des monarques ensoleillés : l’artiste reste au service du puissant. Même lorsqu’il rue dans les brancards, il a besoin, s’il veut manger autre chose que du riz complet, de l’oseille des possédants. La seule grande nouveauté du XXIème siècle, c’est qu’une nouvelle catégorie de travailleurs manuels rejoint peintres, musiciens, sculpteurs, et autres théâtreux : ce sont les agriculteurs. Eux-aussi ne survivent que grâce à la charité des cours européennes…. D’ici quelques années, le cours du blé sera fixé par les collectionneurs. Pour l’instant il l’est par les spéculateurs, comme pendant la période avant la révolution de 1789. Faute d’espèces sonnantes et répugnantes, je pourrais toujours vous inviter sur l’île que je viens d’acheter, par inadvertance dans l’archipel des pingouines. Il y fait froid, humide et le sable y est poisseux du pétrole des dégazages sauvages. Seules les femelles de pingouins acceptent d’y séjourner mais si l’expérience vous tente je demanderai à mon amie Liliane de vous y accompagner.
Certains esprits malveillants pourraient insinuer que je laisse faire tout mon sale boulot au lecteur. C’est une erreur d’analyse : je cherche moi aussi. Je crois bien avoir trouvé une phrase de conclusion, à moins que ce ne soit un sous-titre ou encore le synopsis (j’aime les mots compliqués – c’est une tare qui subsiste de mon long passage dans l’EdNat) (*). Là aussi, on pourrait procéder par sondage, en orientant habilement le questionnement. Si vous choisissez la dernière phrase – et vous conformez donc au choix que j’ai fait moi – votre nom figurera obligatoirement dans la liste des gagnants ! Allez on y va pour une seconde liste : j’adore les énumérations sans queue ni tête.
- Les lettres « F », « I » et « N » apparurent sur l’écran. Il mit un temps certain à les assembler puis à comprendre leur signification. Il quitta la salle obscure et se précipita au restaurant en se disant : « les cons, ils ont fait une faute d’orthographe ».
- Alors Bambi attrapa le virus H1N1 et mourut dans d’atroces souffrances ; le charcutier du village décida de transformer son corps en saucisses et plusieurs de ses clients finirent à la morgue.
- Pendant des heures, il chercha dans sa bibliothèque, l’ouvrage dans lequel Gandhi se référait à Bakounine. Il laissa tomber sa recherche, complètement désabusé.
- Depuis que la commune avait confié la gestion des eaux à Véolia, sa facture avait encore augmenté ; il utilisa ses derniers écus pour acheter une carabine.
- Fichus pour fichus, autant utiliser ces maudits pixels pour écrire un hymne à la sodomie des dyptères du Miocène par un proctologue énamouré (***).
- Le douanier lui confisqua les versions rarissimes qu’il possédait de la bible, de la torah et du coran : c’étaient les seules au monde imprimées par les éditions « Ni dieu ni maître ».
- Quand le feu passa au vert, il accéléra et écrasa la vieille dame qui traversait – en retard- tout en lisant le dernier numéro du Figaro. Sa clémence eut été plus grande s’il s’était agi du « Canard enchaîné ».
- Mon dieu, qu’ai-je fait ? s’écria-t-il en s’asseyant sur le tapis roulant devant la caisse enregistreuse. La caissière, agacée, lui répondit qu’il n’avait même pas de code barre et qu’il n’existait pas.
- Il renonça temporairement à écrire sa chronique et retourna s’occuper de la confiture de quetsches qu’il était en train de préparer à la cuisine.
Notes facilitant la compréhension : (*) voir (**) – (**) voir (***)
(***) Je vous rassure tout de suite : l’EdNat pourrait – à la rigueur – parler de « dyptères du Miocène ». En aucun cas, et je le jure sur les instructions officielles, je n’ai jamais entendu un Inspecteur Général ou Maréchal, parler de « proctologue énamouré ». Il s’agit là des élucubrations débridées d’un cerveau délavé. Excusez moi, messieurs les ministres (les femmes sont rares au Ministère de l’EdNat).
5 Comments so far...
fred Says:
25 août 2010 at 13:02.
Y’a un titre standart qui fonctionne très bien c’est :
« Le Massif Central, Château d’eau de la France »
ou alors
« XXXXX (à remplacer par ton thème) myhte ou réalité ? »
ou bien encore
« Ces XXXXX qu’on appelle des XXXXX »
voilà, j’aurai au moins essayé de t’aider !
Paul Says:
25 août 2010 at 13:11.
@ Fred – Je note bien qu’en tout cas tu es le premier. les autres s’en fichent cordialement. Je me demande s’ils méritent la superbe chronique que je suis en train de préparer. Je me demande si je ne vais pas l’envoyer au blog des jeunes qui se battent pour que papy FMI soit candidat…. J’aime bien « xxx mythe ou réalité ». Je crois bien que je vais te le piquer un jour : « DSK président socialiste de la France, mythe ou réalité ? » Pour l’heure je fais du béton ton ton mais pas du béthon rouge parce que le bête thon thon rouge, c’est interdit par les écolos los los.
Zoë Says:
25 août 2010 at 16:28.
Je vous aurais bien proposé « La conjuration des imbéciles » mais c’est déjà pris. Et ça aurait orienté puissament votre propos, cependant que vous ne risquiez pas de manquer de matériau.
J’aurais volontiers concouru pour le titre de Miss Blog 2010, mais je n’ai plus rien à me mettre pour assister à la remise du prix.
La prochaine fois qu’une caissière votre absence de code barre emportez la sous votre bras pour passer les barrages.
Et merci de votre bel humour biodégradable.
Paul Says:
25 août 2010 at 18:10.
Bon, on commence à progresser. Fred, Zoë, je commence à avoir des éléments… L’enlèvement de la caissière que je pourrais ensuite séquestrer dans une épicerie de la Creuse est une piste que je vais creuser sérieusement… Merci pour votre aide, aux autres de faire de même.