10 septembre 2010
Escale botanique à Munich
Posté par Paul dans la catégorie : Carnets de voyage; Feuilles vertes .
Je n’ai pas l’intention de vous décrire en ligne toutes les péripéties du voyage passionnant que nous avons entrepris vers la Roumanie, mais je compte bien exciter votre curiosité en décrivant quelques unes de nos découvertes les plus sympathiques. En ce qui concerne Munich et la Bavière, nous n’y séjournons qu’une journée, aussi sommes nous particulièrement attentifs aux conseils de notre hôtesse « CouchSurfing » qui vont s’avérer tout à fait judicieux. Je vous fais grâce (à grand regret) de la description du grand magasin de trains miniatures qui se trouve à la gare centrale de Munich. C’est un accident de parcours qui ne figurait pas initialement dans le programme établi ! Il n’empêche que je remercie publiquement ma co-équipière, sa gentillesse et surtout sa patience, puisqu’elle a accepté une double pause (aller et retour, comme le train régional très confortable que nous avons emprunté) d’une durée cumulée supérieure au quart d’heure. En ce qui me concerne, je suis resté subjugué par la quantité de matériel disponible outre-Rhin. La palme du jour en matière d’innovation, je l’accorde à cette petite maquette articulée (et motorisée) qui simule « à volonté » la chute d’un arbre abattu par un bûcheron… L’intérêt c’est qu’une fois au sol, l’arbre se redresse automatiquement, ce qui me laisse littéralement rêveur en matière de rendement « chauffage ». Cette petite anecdote très nature me permet une transition très habile vers l’objet principal de ma chronique, le jardin botanique Nymphenburg que nous avons visité et beaucoup admiré.
Rentrés un peu avant 10 h du matin, nous n’en sommes sortis que vers 15 h et encore ! en nous prenant par la main car il y avait d’autres choses à faire dans l’emploi du temps de ce jour. Sans être des botanistes chevronnés, nous nous sommes régalés en visitant l’arboretum, les serres, et le jardin systémique, assez original dans sa conception. Plusieurs choses nous ont frappés au cours de cette visite. La première à signaler – parce qu’elle n’est pas si courante que ça dans les jardins où l’on trouve des collections d’arbres ou de plantes – c’est la qualité de la signalétique. On trouve, dans les divers massifs ainsi qu’au pied des arbres, une multitude de fiches précisant le nom botanique (en latin, ouf !) et le nom courant (en allemand, malheureusement pour nous). C’est le premier jardin que nous visitons dans lequel il ne manque pas une bonne partie des étiquettes, et dans lequel toutes sont parfaitement lisibles. Les amateurs de plantes alpines seront séduits par la forêt de petits panonceaux qui s’égaient un peu partout, jusque dans les endroits les plus inaccessibles. Quand on essaie de photographier l’ensemble du jardin alpin, qui est somptueux bien que de nombreuses plantes aient terminé leur floraison (souvent printanière), on a l’impression qu’une nuée de papillons blancs survole le massif rocheux !
L’arboretum est intéressant, avec quelques spécimens d’érables que je n’avais jamais vus ailleurs que dans les livres documentaires. J’ai sorti à plusieurs reprises le petit carnet qui sert à noter les infos importantes et je crois bien que je vais devoir creuser de nouveaux trous dans le parc/jardin cet hiver ! D’autant que la plupart des érables peu courants ont le mérite d’être de petits arbres ou des arbustes ne demandant pas une place excessive. Les hêtres occupent une place de choix parmi les arbres les plus grands et l’arboretum possède une belle collection de conifères. Un dédale de sentiers permet de se promener dans un sous bois agréable avant d’arriver dans une zone plus dégagée. Au pied du jardin alpin s’étend un magnifique plan d’eau dont les rives abritent de nombreuses espèces végétales appréciant l’humidité. La visite se poursuit ensuite en découvrant une collection de rhododendrons sans doute splendide, mais, la floraison étant terminée, cette partie là du jardin perd un peu de son charme. C’est dans ce secteur que nous avons pris la photo du magnifique pied de Gunnera figurant à la fin de cette chronique.
Le centre d’intérêt majeur suivant, ce sont les serres et je dois dire que nous les avons trouvées absolument remarquables. Nous n’avons pas la capacité de vérifier l’exhaustivité des collections présentées dans les différentes salles – et je dois dire que cela nous intéresse fort peu – mais par contre nous avons apprécié l’effort considérable qui est fait, au niveau décoration, pour mettre en valeur chacune des familles végétales. Une serre est réservée aux plantes alimentaires exotiques, aux épices et aux condiments ; une autre abrite les plantes aquatiques, présentées dans des aquariums de grande taille et peuplés de diverses espèces de poissons tropicaux. De gigantesques nénuphars s’épanouissent dans des bassins permettant de les mettre en valeur (admirez les magnifiques « plats à tarte flottants » à la fin de la chronique !). La collection de cactus est impressionnante et trois espaces différents leurs sont réservés. Bref, nous avons passé un temps considérable dans ces serres et nous en sommes ressortis avec des images de plantes et de fruits colorés tous plus extraordinaires les uns que les autres. Les habitants de Munich et environ, posèdent, grâce à leurs jardiniers, la possibilité de voyager dans des univers variés et fascinants.
Comme souvent, dans les jardins botaniques contemporains, on a donc deux grandes parties thématiques : dans l’une, les plantes sont présentées par collections ou par thèmes, dans l’autre, elles sont placées en situation et les concepteurs du projet ont cherché alors à développer l’aspect écologique de leur exposition. Dans certaines zones du parc, les plantes sont alignées, classées, étiquetées comme pour un défilé ; dans d’autres elles s’étalent, se multiplient et prennent place plus au moins naturellement au contact de leurs compagnes. L’intervention humaine suit cette répartition. Dans la partie arboretum et jardins thématiques, le travail des jardiniers est constant mais plus limité : quelques plantes sauvages fraient leur chemin parmi leurs compagnes labellisées. L’ambiance générale est plutôt celle des jardins anglais… Dans les zones destinées aux collections, plates bandes et massifs ordonnés l’emportent largement et le travail des jardiniers est plus marqué.
Après le jardin botanique, dans lequel nous avons certes beaucoup marché, mais surtout piétiné, nous sommes allés nous défouler en faisant une longue promenade à pied dans le parc du palais voisin, le château Nymphenburg. Du colossal ensemble de bâtiments je ne vous dirai rien, car nous ne l’avons pas visité : notre goût pour les ensembles architecturaux « versaillais » n’est pas très marqué. Le gigantesque parc du château, avec son dédale d’allée, de canaux et de petits lacs, ses arbres centenaires, constitue un lieu de promenade rêvé. Notre hôte nous a appris qu’il y avait d’autres jolis jardins à Munich. Les deux parcs que nous avons visités constituent déjà une bonne base de départ. Quand le petit train de banlieue nous a ramenés tranquillement dans notre hébergement temporaire, nous étions fatigués mais contents.
5 Comments so far...
Lavande Says:
13 septembre 2010 at 21:42.
J’ai repéré sur la quatrième photo une espèce de cactus particulièrement rare: le paulus charbinatensis!
Qui a dit que mes connaissances en botanique n’étaient pas meilleures que mes célèbres compétences en géographie?
Zoë Says:
15 septembre 2010 at 21:34.
Quelles sont ces gigantesques tartes de chlorophylle ? Le pied de Gunnera est impressionnant en effet. Jolie promenade. Les Allemands soignent leurs espaces verts. J’ai le souvenir d’un très beau jardin à Frankfurt
Paul Says:
17 septembre 2010 at 16:30.
@ zoë – pour les moules à tarte, ce ne sont ni plus ni moins que des nénuphars géants. J’en chercherai le nom à mon retour car je ne l’ai pas noté. La boutique du jardin vend une carte postale avec un bébé assis sur l’un de ces nénuphars. C’est sans doute un montage mais c’est mignon et ça donne une idée de la force de portage de la plante.
Paul Says:
17 septembre 2010 at 16:34.
@ Lavande – le paulus charbinatensis, specimen de la famille Baluchon en voyage profite pleinement de son séjour, dans tous les sens du terme. Au retour ce devrait être un cactus bien ventru s’il ne prend pas quelques précautions d’usage…
Floréal Says:
22 septembre 2010 at 14:13.
Chouettes photos! J’ai vu de ces nénuphars géants dans le jardin botanique de Florence, mais pas si grands.