12 octobre 2010

Retour au bercail dans la douceur automnale

Posté par Paul dans la catégorie : Carnets de voyage; philosophie à deux balles .

Il est plaisant de retrouver la quiétude de son « chez soi », en particulier lorsque l’on éprouve le sentiment de plénitude à la fin d’un périple touristique, et qu’aucun problème majeur ne vous attend à l’arrivée. Pour une fois, je rentre, sans éprouver le sentiment de frustration que j’ai souvent ressenti en fin de voyage jusqu’à ce jour. Trois raisons majeures, je pense, à cet état de fait : la richesse des paysages observés et des quelques rencontres inopinées que nous avons pu faire ; la liberté presque complète quant à la durée de notre absence et à la date de notre retour ; enfin, pas de séparation pénible avec quelqu’un que nous aurions laissé quelque part sur le quai d’une gare ou le hall d’un aéroport. Nous sommes rentrés à notre rythme, le sac de souvenirs bien rempli, le sentiment du devoir accompli et la quasi-certitude que nous n’aurions pas à nous confronter à un avenir immédiat particulièrement problématique. Certes l’artisan qui devait, promis juré, commencer à installer notre nouvelle chaudière de chauffage central, a profité de notre absence pour aller pointer ailleurs… Mais ça c’était quasiment acquis dès le départ. Connaissant cet artiste de longue date, je me doutais de ce qui aller se passer. Ce qui me réjouit c’est d’essayer d’imaginer le prétexte qu’il va invoquer pour justifier cette défaillance. J’attends de ses nouvelles avec impatience (une intervention lourde sur un système de chauffage central n’a rien de drôle en plein hiver) mais aussi avec curiosité, un peu comme je me réjouissais, en des temps pas si lointains que ça, de lire les mots d’absence rédigés par certains parents d’élèves particulièrement imaginatifs.

Si nous avons retrouvé la maison en ordre de bataille en rentrant, c’est aussi parce que nous avons la chance d’avoir des voisins et amis qui ont le sens de l’entraide et qui n’ont pas hésité à payer de leur personne et de leur temps pour éviter notamment les gaspillages au jardin. En septembre, les cueillettes ne manquent pas et l’on ne planifie pas les récoltes comme l’on établit un planning de production dans une entreprise. Certes cette main d’œuvre bénévole n’a pas tout fait, ni tout géré, et il va falloir maintenant donner un solide coup de collier pour rattraper certains retards, mais cela peut se faire sans stress et sans trop d’heures supplémentaires. Tous les voyages que nous avons faits jusqu’à présent devaient être soigneusement calibrés au niveau du déroulement spatio-temporel, pour des raisons difficilement contournables : date impérative de reprise du travail ou de décollage de l’avion, ou pour des raisons familiales ou domestiques. Il ne faut pas croire qu’il suffit d’être à la retraite pour pouvoir profiter librement de son temps. C’est incroyable le nombre de contraintes que l’on s’impose dans la vie quotidienne. Il suffit de tenter d’organiser un planning de façon optimale pour essayer d’avoir un peu de liberté et c’est à ce moment-là qu’on se rend compte à quel point c’est difficile. Lorsqu’il n’y a plus le prétexte « travail » (je reconnais honnêtement que c’est un solide coup de pouce pour avoir du temps libre), il y en a des tas d’autres et il faut faire de gros efforts pour éviter bêtement de remplir son  carnet de rendez-vous avec des dates trop serrées par rapport au retour que l’on envisage. Je crois que le sentiment de plénitude sera total pour moi si j’arrive, au moins une fois, à quitter la maison pour une durée totalement indéterminée… besoin d’un changement temporaire radical d’horizon, sans doute fort contradictoire avec les racines solides qui nous attachent à « notre terre ».

Ce contexte favorable est d’autant plus difficile à créer que nous sommes environnés de gens qui sont, en ce qui les concerne, terriblement stressés par leurs conditions de travail (je comprends le problème car ça a été notre cas pendant notre vie professionnelle), et auxquels il est difficile de dire qu’ils devront arroser le jardin, surveiller la pousse de l’herbe ou nourrir notre vieille chatte caractérielle, pendant un délai…. indéterminé, en plus de la charge de leurs occupations habituelles. Difficile aussi de dire à tout le monde que l’on ne sait pas si… on pourra garder nos petites filles pendant les prochaines vacances scolaires, rendre visite ou recevoir nos parents encore vivants d’une façon suffisamment régulière pour satisfaire à leurs exigences de rituels immuables, être présents pour l’anniversaire d’un tel ou d’une telle, ne pas manquer le rendez-vous chez l’ophtalmologiste pour se faire soigner le dos ou l’estomac – rendez-vous qu’il a fallu six mois de patience pour l’obtenir… J’ai bien peur que la grande cavale ne soit pas pour demain. De plus, si notre monde continue à évoluer comme il évolue, j’ai bien peur aussi que la zone dans laquelle on pourra bourlinguer se réduise comme une peau de chagrin, entre les catastrophes écologiques, les régimes para-militaires, la psychose du terrorisme, et l’évolution du coût de la vie. Enfin, ne soyons pas trop pessimistes, le moral au beau fixe du jour ne le permet pas !

Je voudrais revenir sur cette histoire de racines, en apparence contradictoire avec le besoin de migration et de rencontres d’autres gens en d’autres lieux. Le fait de vivre longuement en un endroit fait que l’on s’y construit une histoire personnelle solide et que l’on y acquiert un certain nombre de réflexes et de comportements rituels. J’en parle en connaissance de cause puisque cela fait presque quarante ans que nous vivons au même endroit, qu’il s’agit en plus d’une maison de famille et qu’une partie de la propriété existe sans doute depuis au moins deux siècles… Depuis tout ce temps, nous transformons peu à peu ce lieu à notre image, en fonction de nos envies (le plus possible) et de nos moyens financiers. Certains travaux cycliques ont déjà été faits et refaits au moins une fois depuis que nous sommes là. Plus le temps passe, plus je vois avec précision à quoi devrait ressembler le lieu idéal dans lequel j’ai envie de vivre et cela suppose, bien entendu, de nouveaux travaux, de nouveaux déménagements internes, trop de travail ou des moyens que nous n’avons pas, pour remplacer nos bras par d’autres plus vaillants mais plus coûteux aussi. Tout cela concourt à dessiner le profil d’une vie très sédentaire, avec ses routines, ses avantages, ses inconvénients, et paraît en totale contradiction avec l’envie de tout plaquer et de partir un, deux, trois ou six mois, sur les routes d’ailleurs et de souvent trop loin. Eh bien non ! Il me semble que l’on peut, tout à la fois, être nomade et sédentaire, aventurier et casanier, agité et posé, voyageur et jardinier, car chacun de ces états a la particularité d’enrichir l’autre. Je m’explique. Cette vision du micro-monde idéal que j’ai envie de construire n’est pas née dans ma seule imagination, mais elle a, au contraire, été construite par toutes les personnes qui sont passées ici ou que nous avons vues ailleurs, dans leur propre cadre de vie, par toutes les idées que nous avons glanées au fil de nos pérégrinations. Voyager c’est s’ouvrir l’esprit, comparer des pratiques, des habitudes, d’un œil parfois critique, parfois complaisant… puis rentrer ensuite au bercail et tirer les leçons de ce que l’on a découvert au contact des autres. Revenir chez soi devient alors un véritable plaisir parce que le voyage va faire évoluer tranquillement notre mode de vie. Certains rituels vont continuer, immuables au moins en apparence, d’autres, plutôt désuets, vont voler en éclats sans que cela ne provoque de rupture fondamentale non plus. « Le changement dans la continuité » comme disaient certains de nos leaders de gauche il y a quelques décennies, avant d’oublier le début de leur slogan.

Notre maison fonctionne de façon plutôt ouverte, ce qui veut dire que nous avons l’habitude de recevoir du monde, généralement des amis ou des personnes préalablement connues. Notre inscription au réseau CouchSurfing, il y a un an, adhésion impulsée par notre grand voyageur de fils cadet, a fait évoluer ce mode de fonctionnement puisque nous recevons maintenant des gens que nous ne connaissions absolument pas, ou seulement de façon virtuelle (échanges de courriels), avant leur arrivée. Avant les premières expériences, nous nous demandions un peu comment cela allait se passer – un peu d’inquiétude sans doute, après tout on n’échappe pas à l’atmosphère ambiante de méfiance à l’égard de tout ce qui ne fait pas partie de sa sphère habituelle. Nous n’avons pas été déçus par nos premiers pas en tant qu’hébergeurs, tant était grande la richesse des personnes que nous avons rencontrées. Pour ce voyage en Roumanie, nous avons expérimenté, avec grand succès et immense plaisir, le fonctionnement inverse du CouchSurfing, en débarquant, de façon inopinée, chez cinq personnes différentes qui avaient accepté de nous recevoir dans leur lieu de vie. Cinq hôtes ou hôtesses différents : cinq rencontres passionnantes, cinq occasions aussi d’avoir une approche un peu plus humaine des endroits géographiques que nous visitions. De ce voyage, nous revenons renforcés dans l’idée de prolonger notre expérience CouchSurfing, et nous rapportons quelques nouvelles pistes quant aux propositions à faire à nos prochains visiteurs ou aux services à leur offrir. Nos convictions quant à la nécessité absolue de créer de nouveaux outils d’échange, de nouveaux réseaux sociaux, professionnels ou non, pour lutter contre l’individualisme exacerbé qu’encouragent les médias pourris abreuvant nos concitoyens, sortent plus que renforcés de cette expérience. Nos désirs et nos griefs sont les mêmes aux quatre coins de cet empire européen de plus en plus dérégulé par un libéralisme cynique, même s’ils ne revêtent pas forcément la même apparence et ne s’expriment pas avec les mêmes mots. Il faut échanger, non seulement pour comprendre, mais aussi pour bâtir, à défaut d’un monde nouveau que nous espérons depuis trop longtemps, une collection de lieux de vie acceptables pour tous. Très idéaliste tout ça me direz vous, et vous n’avez sans doute pas tort, mais ça ne mange pas de pain de faire un effort dans ce sens là, plutôt que de se contenter de cultiver son lopin de terre en donnant, cycliquement, une aumône intellectuelle ou matérielle, à tous ceux à qui la vie n’offre pas les mêmes perspectives. Un jour, ce monde changera… Que cela passe par un effondrement général avant ou pas, je n’en sais rien, mais l’autoroute sur laquelle nous roulons va droit dans un mur d’une solidité à toute épreuve. Ça j’en suis convaincu.

Alors, à part le CouchSurfing, quoi de concret dans tout ça ? Vous devenez végétaliens, macrobiotes, orthodoxes, bouddhistes ? Vous adhérez au NPA, à la LPO, au WWF ? Vous allez créer une rubrique foot dans La Feuille Charbinoise ? Vous seriez gentils de me laisser un peu de temps pour faire un bilan plus détaillé. D’ici un an ou deux, je serai capable de vous dire ce qui a vraiment (et non temporairement) changé à cause de ce voyage-là ou de ses petits frères. En tout cas, je suis bien content de retrouver mon thé matinal, même si je me suis remis, de temps à autre, au café. Difficile d’avoir un bon thé noir en Roumanie : il semble bien que ce mot ait un sens beaucoup plus large là-bas qu’ici, à savoir infusion et pas forcément thé. Pourtant, Mme Baluchon a fait preuve de ses compétences à plusieurs reprises dans ce domaine ! Une autre remarque bien terre à terre histoire de flatter notre nationalisme mesquin : il est clair que la France est le seul pays européen, à ma connaissance, dans lequel on sache fabriquer autant de bons fromages différents. Vous voyez bien que tout n’est pas perdu au pays du camembert et que certaines coutumes ne sont pas forcément à jeter avec l’eau du bain ! Par contre, les viticulteurs français feraient bien de commencer à se questionner sérieusement… Leur soi-disant savoir faire ancestral et leur auto-satisfaction béate, ne suffiront pas éternellement à leur assurer une suprématie (bien ébranlée déjà), sur le marché de la « picole »… En Roumanie, on ne mange pas mal du tout (même la polenta a l’air réjoui… cf photo) et l’on boit d’excellents vins !

NDLR : Vous allez nous trouver gonflés, ou pire, déconnectés de la réalité, de vous parler « voyages » depuis un mois, alors que la France entière se prépare pour une grève générale reconductible qui va définitivement nous débarrasser de tous les politiciens que nous trainons comme des boulets depuis des années. Je vous rassure… Après ce dernier article « touristique », La Feuille se branche sur l’actualité et vous rendra compte, en direct, de l’incendie de la Bourse, de la prise de l’Elysée, et de la mise en place de conseils ouvriers pour gérer les entreprises. Au cas où cet optimisme débridé serait quelque peu déplacé, n’ayez crainte, les douceurs roumaines n’ont point émoussé le couteau que nous avons entre les dents. A propos de douceurs roumaines, d’ailleurs, grâce aux bons conseils du FMI (cette institution dirigée par notre futur président « de gauche » (paraît-il, pour les deux affirmations), les salaires des fonctionnaires, dans ce doux pays, viennent d’être abaissés de 25%, les retraites de 15 % et la TVA remontée de 5 points. Petit jeu du jour : vous savez combien ça gagne un instituteur dans un petit village en Roumanie ? (sachant qu’un litre d’essence vaut environ 1,15 €)

9 Comments so far...

Pourquoi Pas ? Says:

12 octobre 2010 at 10:52.

Je trouve très amusant qu’à moins de 48 heures d’écart, j’écrive de mon côté :

« J’ai toujours eut une vision positive de l’avenir ; j’ai toujours été persuadé que l’humanité allait réussir à prendre un virage radical à la dernière minute, avant que ça ne soit trop tard. Pourtant, […] j’ai soudain l’impression que finalement le virage n’aura pas lieu, et que Babylone tombera. Que le virage que je pensais pouvoir se faire en douceur nécessitera finalement quelque chose de plus intense… on verra bien ; l’avenir m’intrigue énormément. »

Pour ensuite lire ici :

« Un jour, ce monde changera… Que cela passe par un effondrement général avant ou pas, je n’en sais rien, mais l’autoroute sur laquelle nous roulons va droit dans un mur d’une solidité à toute épreuve. Ça j’en suis convaincu. »

Ça ne va pas aider les personnes qui voyage de la feuille aux aventures du Pourquoi Pas ? à se retrouver !

L’expérience du voyage complètement libre, je la vie depuis deux mois et demi maintenant, et c’est une expérience complètement ahurissante, enrichissante, gratifiante, fantastique, etc… et aussi très surprenante. Car depuis que j’ai quitté Montréal, à aucun moment je n’ai eut à me poser la question « et maintenant je vais où ». Je suis parti avec une idée très simple : me rendre à Vancouver et tourner à gauche, sans faire plus de plan, sans même avoir la moindre idée de ma première étape. Les rencontres et le calendrier ont construit tout ça pour moi (et continuent de le faire). Mais il est vrai que tout cela donne un sentiment de liberté assez complet et total. Après avoir couru après les avions, se dire « je rentrerais quand mon voyage sera terminé » est très clairement différent de « mon voyage se terminera quand je rentrerais ».

La question des racines, c’est très clairement celle que je me pose le plus en ce moment, et je pense que c’est celle qui revient toujours, tout le temps, quand on voyage. Parce qu’après tout, ce sont nos racines qui nous font revenir. Et quand en plus on a des racines à deux endroits différents, ça devient encore plus intéressant ! J’avoue que de mon côté, en ce moment, voyages et racines ne me paraissent pas tout à fait compatibles. Mais là aussi, c’est dans la liste des questions qui n’ont pas encore été répondu. Par contre, ce qui est sûr en effet, c’est qu’être nomade aide à apprécier le sédentarisme, et que le contraire est tout aussi vrai. Comme je le disais à une amie un peu plus tôt dans la soirée « quand je suis dans mon van, je suis très heureux avec ma casserole et mes trois assiettes en plastique ; par contre, dans mon appartement à Montréal, j’ai besoin de mes 7 jeux d’assiettes, carrées, rectangulaires et triangulaires ». J’imagine que l’important, avant tout, c’est de savoir apprécier ce que l’on a, quand on l’a.

Toujours est il qu’en effet, on dirait bien que les questions existentielles, on se les pose autant à 30 qu’à 58 🙂

Paul Says:

12 octobre 2010 at 11:54.

@ Pourquoi Pas ? – merci pour ce témoignage qui enrichit considérablement la chronique. Le débat sur les racines est suffisamment complexe pour mériter d’être prolongé. J’espère que les lecteurs de La Feuille auront la curiosité d’examiner les méandres géographiques et intellectuels de ton parcours. Le crochet par les aventures du « Pourquoi Pas ? » en vaut la peine. Quant à l’histoire des assiettes, elle ne me surprend pas : il est toujours plus facile de supporter une pénurie temporaire quand on a connu une relative abondance, que de se dire que la pénurie que l’on traverse, eh bien on ne connaitra jamais autre chose. Certains théoriciens de la « décroissance » feraient bien de méditer cette affaire-là et d’affiner leur concept.

Zoë Says:

12 octobre 2010 at 17:30.

Bonjour Paul, ravie de savoir que vous êtes bien rentrés de votre périple avec tous vos essieux et votre couteau en bonne place. Contrairement à vous j’ai changé de lieu de vie moultes fois. De provinciale à parisienne, je me suis exilée à l’étranger plusieurs fois (exil volontaire, donc plus doux), puis de retour à paris, partie en banlieue, et enfin (pour l’instant) installée depuis 16 ans (ça passe vite) sur les terres lauragaises, mais pas forcément jusqu’à la fin de ma vie, surtout si elle est longue (ma vie, pas la fin). J’aime beaucoup ce que vous dites sur la transformation / amélioration du lieu. C’est stimulant ce goût du « raffinement » (au sens du mieux faire). Seul écueil: les moyens financiers. Quant au couch surfing, j’y pense mais ne suis pas sûre que ça intéresse quiconque de se perdre dans nos collines. Qu’en pensez-vous ?

Lavande Says:

12 octobre 2010 at 22:06.

Le coup (le coût?) des assiettes, ça m’impressionne! 7 fois trois ça fait 21? non c’est pas ça? Je donne ma langue au chat comme pour le salaire de l’instit roumain (100 litres?, 1000 litres?)

Lavande Says:

12 octobre 2010 at 22:11.

PS: un théoricien de la décroissance est intervenu chez nous en début d’après-midi: il a estimé qu’on avait trop d’ordinateurs et il en a piqué un. Pas les assiettes par contre… allez savoir pourquoi… ou pourquoi pas?

Paul Says:

13 octobre 2010 at 07:04.

@ Lavande – As-tu quelque peu picolé pour te remettre de tes émotions ? Tu comptes tes économies en litres maintenant ? Un enseignant roumain, lui, compte son maigre salaire en lei (pluriel de leu). Un peu tôt pour que je donne la réponse. Je ne voudrais pas que les enseignants français s’estiment trop bien traités et renoncent à faire grève. Déjà qu’ils ne se mobilisent pas des masses !

Paul Says:

13 octobre 2010 at 07:07.

@ Lavande – Sur la décroissance informatique. Si c’est pas malheureux tout ça : habiter à Villeneuve, un quartier protégé par le prince hongrois en personne, et se faire piquer du matos pendant que les flics ratissent le quartier voisin… Quant à vos visiteurs, j’ai comme l’impression que c’est plus leur croissance de conso en héro ou autres saloperies qu’ils visent, que votre décroissance en informatique !

Lavande Says:

13 octobre 2010 at 09:08.

Dialogue (tout à fait fictif) entre Paul et son Plombier:
Paul: n’importe quoi! Dieu a mis une semaine pour créer le monde et vous, il vous faut trois mois pour installer une chaudière!
le Plombier: oui mais… regardez le monde … et regardez mon installation. Qui c’est qui a bâclé son boulot?

Paul Says:

13 octobre 2010 at 12:27.

@ Zoë – Désolé pour le délai d’affichage, mais ce fichu logiciel avait sagement rangé votre commentaire dans les « indésirables ». Quel malotru ! En fait, c’est un peu le hasard qui a décidé que nous restions aussi longtemps au même endroit, ou plutôt un choix initial qui a engagé tout un processus alors qu’il aurait pu être tout à fait autre. Changer de lieu de vie est une expérience intéressante aussi, surtout si la démarche est volontaire et non imposée par des paramètres extérieurs plus ou moins plaisants. Les moyens financiers nous n’en avons pas énormément et pourtant nous portons un projet qui est plutôt un projet de « riches », genre grande maison, grand jardin, parc… Du coup, on fait beaucoup de choses par nous-mêmes et il arrive un moment (et surtout un âge) ou cela devient un peu lassant. Quand j’en aurai assez des grands chantiers quinquennaux, eh bien sans doute que les choses se calmeront un peu. On peut toujours faire « plus », mais un jour, je pense que j’arriverai à un état d’équilibre qui me satisfaira. Il existe un groupe CouchSurfing spécifique « milieu rural » et un autre « accueil familial ». On reçoit sans doute moins de visiteurs en étant perdus dans les collines (c’est aussi notre cas), mais sans doute aussi des gens plus motivés que si l’on habite à deux pas d’une gare ou d’un aéroport. Le réseau n’est pas un système d’hôtellerie gratuite, c’est un moyen de rencontrer des voyageurs, de partager avec eux ses propres expériences, de leur apporter la connaissance que nous avons de notre milieu. Il est rare, quand on habite au milieu de nulle part que les visiteurs se contentent d’une soirée et de brefs échanges et c’est tant mieux !
Ravi en tout cas d’échanger sur le sujet !

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