16 février 2012

L’Europe, la Grèce, la Roumanie… le chaos programmé…

Posté par Paul dans la catégorie : Humeur du jour; Vive l'économie toute puissante .

Il ne s’agit malheureusement pas d’une nouvelle fable d’Esope, mais d’une histoire bien triste et bien réelle. Deux mondes coexistent qui n’ont plus grand chose en commun… Sachez aussi que l’enchainement avec l’article précédent sur « La grande peur » pendant l’été 1789, n’est dû qu’à un hasard savamment étudié : on n’est pas l’encyclopédie désordonnée pour rien.

 Un copier-coller sur Wikipédia permet d’obtenir les informations suivantes :

Les députés européens reçoivent une indemnité actualisée en 2011 de : 7 956,57 € brut/mois. A laquelle s’ajoute :
Indemnité forfaitaire sans justificatif de frais généraux : 4 299 €
Indemnité journalière pour frais de restauration et d’hébergement : 304 € par jour de présence au parlement.
Remboursements de frais de voyage : aérien en classe affaire, train en 1ère classe ou 0,50 €/km en véhicule.
Indemnité annuelle de voyage au sein de la communauté européenne de 4 243 € au maximum pour assister à des congrès ou autres réunions.
Enveloppe budgétaire de 21 209 €/mensuels pour rémunération de personnel parlementaire. Cette somme n’est pas versée directement au député mais à un prestataire de service sur justificatifs.

Je n’en veux pas particulièrement aux députés européens, ou tout au moins pas plus qu’à ceux qui exercent dans d’autres assemblées nationales ou internationales. Il faudrait évoquer ici les salaires de tous ces gens qui plastronnent de la Commission de Bruxelles, au FMI en passant par les divers services de l’ONU… Disons que c’est un exemple, juste un exemple…

 Un copier-coller dans l’actualité de ces derniers jours permet d’obtenir les informations suivantes (un simple échantillon parmi toutes les mesures prises à l’encontre de la population grecque) :

Depuis le vote, dimanche dernier, d’un nouveau train de mesures d’austérité imposées par la Communauté Européenne :
un ouvrier grec payé au SMIC touchera dorénavant 470 € par mois (et un jeune de moins de 25 ans 10 % en dessous, soit 420 €) ;
150 000 salariés de la fonction publique perdront leur emploi dans les trois ans qui viennent ;
retraites et retraites complémentaires seront à nouveau baissées, pour certaines de l’ordre de 20 % ;
privatisation à marche forcée de toutes les grandes entreprises grecques encore sous contrôle de l’Etat, notamment dans le secteur énergétique…

Histoire de bien apprécier les « contrastes », et toujours selon la même source (Wikipedia) on apprend aussi que « le haut représentant de l’Union Européenne (auprès des Nations Unies) pour les affaires étrangères et la politique de sécurité » – emploi dont l’importance saute aux yeux de chacun – touchait en 2010 un salaire de base de 23 006,98 €, hors indemnité. Au même moment, un enseignant roumain débute à moins de 180 euro et touche 0 euro d’indemnités. Avec 180 euro en Roumanie, on fait trois fois le plein du réservoir d’une voiture de taille moyenne (tombée du ciel). Les enseignants grecs sont un peu mieux lotis, mais la courbe d’évolution de leur rémunération suit une pente vertigineuse et le prix de la vie est plus élevé en Grèce qu’en Roumanie…
Je parle beaucoup de secteur public pour la disparité des revenus, mais le secteur privé ne va pas trop mal non plus. Je vous laisse apprécier le montant de la rémunération des 40 patrons du fameux CAC français : en 2010, ils ont touché en moyenne 4,11 millions d’euro annuels, soit une hausse de 34 % par rapport à l’année précédente (source). Tous ces chiffres me fatiguent et je vous laisse faire le calcul du revenu au mois par exemple. Les salariés mis à pied parce que leur entreprise n’est plus compétitive apprécieront…

Les nouvelles mesures d’austérité votées par le parlement grec paraissent largement insuffisantes aux « têtes pensantes » de « notre » union économique et monétaire qui souhaitent que des garanties supplémentaires soient données par le gouvernement pourri de ce pays dans les jours qui viennent. La palme du cynisme revient peut-être à Philipp Rösler, ministre allemand de l’économie, qui a déclaré suite au vote du parlement grec : « Il faut attendre de voir ce qui viendra ensuite » – « Nous avons effectué un pas dans la bonne direction mais nous sommes encore loin du but »… Quel but Monsieur Rössler ? Un SMIC à 150 € ou des emplois obligatoires pour les chômeurs rémunérés à 1€ de l’heure, comme en Allemagne ? 8 à 10 millions de salariés allemands vivent en dessous du seuil de pauvreté selon les sources… Une base solide sans doute pour se permettre de gérer la politique sociale chez ses partenaires ? Etrange médecine que celle qui consiste à poursuivre les saignées alors que le malade n’a pratiquement plus de sang dans les veines… Mais y-a-t-il dans les intentions de tous ces technocrates une réelle volonté de soigner qui que ce soit, à part leur propre portefeuille d’actions ?

Tout cela pour permettre à la Grèce de bénéficier du versement d’une aide de la CE dont une bonne part sera domiciliée sur un compte bloqué destiné exclusivement à rembourser les créanciers de l’Etat grec. Le pays qui a vu naître la « démocratie » dont on nous gargarise à longueur de journée est maintenant rançonné sans commune mesure par ses politiciens et ses banquiers, tous au service de la « troïka » mondialiste, ce regroupement d’organisations (FMI, banque européenne, Commission de Bruxelles), qui évoque déjà, dans l’esprit de nombreux citoyens du monde, l’image d’une nouvelle mafia, plus terrifiante que les diverses sociétés criminelles qui ont marqué l’histoire du vingtième siècle. Pour l’instant cette politique donne « d’excellents résultats » en Grèce par exemple : le pourcentage de chômeurs dépasse 20 % pour l’ensemble des tranches d’âge et 50 % pour les jeunes (moins de 24 ans) ; plus d’un million de sans emploi pour moins de quatre millions ayant encore un travail plus ou moins rémunéré…

 Et s’il n’y avait que la Grèce ! La même politique est en œuvre, partout dans le monde, à des degrés d’avancement divers, et avec quelques variantes conjoncturelles. La recette de base est toujours la même, que ce soit en Roumanie, au Portugal ou ailleurs : démantèlement des services publics de base (santé, éducation), progression spectaculaire du chômage, dérèglement total du marché du travail, pauvreté accrue pour les populations, abaissement de la durée de vie… Seuls les budgets correspondant au maintien de l’ordre et à la défense nationale sont maintenus ou rehaussés : ce n’est pas un hasard. Pour répondre à la colère de la population, rien de tel que des casques partout et quelques bonnes petites menaces de guerre. Va-t-on voir se rouvrir des conflits jusqu’à présent en sommeil (Grèce – Turquie par exemple) ? Les peuples vont-ils réagir contre les manipulations pressantes dont ils font l’objet de la part des médias ? Ne jamais oublier que les dictatures et/ou les guerres ont été, au fil de l’histoire, l’un des moyens de prédilection utilisés par les capitalistes pour se protéger lorsque leurs intérêts se trouvent grandement menacés !

Les risques de soulèvement populaire sont encore limités dans les pays les plus riches de la zone euro parce qu’ils n’ont connu jusqu’à présent que les prémisses des changements économiques en cours. Les salaires sont encore versés, même si les augmentations sont bloquées depuis des mois, voire des années, les pensions n’ont pas encore été ponctionnées, les indemnités chômage existent encore, le SMIC vit ses derniers instants… Nous sommes en campagne électorale. Gare aux lendemains qui déchantent ! Avez-vous lu, dans le programme des Sarkozy, Bayrou, Hollande ou autre Le Pen, de quelconques engagements, sérieux, concernant l’avenir des acquis sociaux déjà bien écornés ? Quand on sait, de plus, que les promesses électorales n’engagent que ceux qui y croient…

 La situation est beaucoup plus explosive en Grèce (et la Roumanie, entre autres suit la même voie) : pensions et salaires ont été divisés par deux ou par trois, et ne sont, pour de nombreux salariés, plus versés depuis des mois. Comme le font remarquer certains manifestants : « nous n’avons bientôt plus rien à perdre ». Lors des manifestations massives du dimanche 12 février, de nombreux bâtiments ont été brûlés, d’autres pillés : des banques, des centres d’imposition, des magasins de luxe, mais aussi des armureries et des postes de police… Je me rappelle d’un fait-divers qui m’a marqué, en 2003, en France, lors du premier mouvement de grève massif contre la réforme des retraites. Nos cortèges, bien encadrés par les syndicats, défilaient sagement dans les rues : slogans bon enfant, menaces virtuelles, discours musclés avec de nombreux effets de manche. Pendant ce temps là, en Equateur, l’armée tirait sur les manifestants à balle réelle. Les morts se comptaient par dizaines ; une manifestante amérindienne, interrogée par un gentil journaliste, expliquait avec des sanglots dans la voix, que certes elle risquait sa vie en retournant manifester chaque jour dans les rues de la capitale, mais que de toute façon, ses enfants n’avaient plus rien à manger et que la famille ne passerait pas l’hiver.
Certes nous n’en sommes pas là, et je ne souhaite nullement que nous en arrivions à des situations pareilles, mais je pense que ce qui se passe actuellement dans les pays de la CE les plus touchés par les manœuvres de la troïka, nous concerne directement… Les discours rassurants des politiciens et des journalistes « aux ordres » ne sont qu’un rideau de fumée. Il est des principes de lutte, tels « solidarité de classe » ou « solidarité des peuples » qu’il serait bon ton de ne pas reléguer trop vite aux oubliettes.

Les médias sont très discrets en ce moment sur l’évolution de la situation en Islande, pays dans lequel, je vous le rappelle, la population a décidé (par référendum) de ne pas suivre les « recommandations musclées » de la finance internationale, et de se doter d’une nouvelle constitution protégeant le citoyen lambda contre les agissements des mafias bancaires. En refusant le remboursement des dettes de leurs banques, les Islandais n’indiqueraient-ils pas aux Grecs une ébauche de solution, et, pour le moins, une « feuille de route » à suivre, même si les objectifs poursuivis doivent être encore plus radicaux ? La désobéissance civile, la construction de nouvelles utopies au quotidien, la mise en place d’une économie parallèle et solidaire sont des pistes à creuser au plus vite ; elles offrent sans doute plus de perspectives que la démolition des vitrines de banque ou l’incendie des bureaux de grandes compagnies…

Notes : illustrations – La photo n°5 provient du site « Roumanophilie« , sur lequel vous trouverez une étude détaillée de ce qui se passe, à l’Est, pas très loin de chez nous non plus. Photo 4 (Portugal) : source RFI.

 

12 Comments so far...

JEA Says:

19 février 2012 at 09:03.

La lecture de votre blog foudroierait-elle au point qu’aucune main ensuite ne puisse rédiger un commentaire ?
Parce que vous remercier pour cette mise à la fois à plat et en perspectives de situations complexes, plus encore confuses, parfois perverses, jamais lumineuses… vous remercier se révélerait aussi indispensable que malaisé ?

Paul Says:

19 février 2012 at 09:32.

@ JEA – Merci pour ce commentaire. Vous posez une question qui me turlupine effectivement depuis un certain temps, quant à l’absence de commentaires et de réactions sur les dernières chroniques. Pourtant la fréquentation du site est loin d’être en baisse et si le gros des lecteurs aboutissent à ces pages suite à une requête sur Google, il existe un solide noyau de lecteurs fidèles dont le nombre croit assez régulièrement. Le côté positif qu’il y a c’est que la qualité des rares interventions amène à des échanges fructueux, et je ne me plains pas, bien au contraire, de l’absence de « trolls ». Je l’ai dit à plusieurs reprises, et vous faites partie de ceux qui l’ont bien compris, ce que j’apprécie par dessus tout ce sont les commentaires qui rebondissent sur mes chroniques, pour proposer de nouvelles pistes de réflexion, compléter par d’autres sources documentaires, ou m’amener à pondérer certains jugements parfois excessif. En dehors de cela c’est vrai que les encouragements sont plaisants également ! Il est vrai que les blogs dans lesquels les auteur(e)s s’engagent plus sur le plan personnel, ayant plus la forme d’un « journal de bord » suscitent plus de réactions. Le côté « encyclopédie désordonnée » que je revendique pleinement désoriente aussi certains lecteurs qui trouvent sans doute qu’il y a « trop de » ou « pas assez de », ou que la « ligne idéologique » n’est pas d’une droiture exemplaire… Tout cela, je le revendique pleinement et je l’ai annoncé dès le début : la « feuille charbinoise » croise, sans prétentions aucunes, à la fois du côté des almanachs populaires, des chroniques de l’oncle Paul, des bibliothèques de travail, du Père Peinard… Je revendique une éthique, une philosophie libertaires, mais je ne me sens guère à l’aise ni sur les itinéraires trop bien balisés, ni sur les sentiers qui s’entrecroisent, tournent en rond, et ramènent trop souvent au point d’où l’on est parti. Il n’y a pas de frontière qui sépare la politique de la vie ; j’aime les idées qui s’expriment avec des mots simples et j’apprécie les gens qui partagent cette façon de voir avec moi. Selon l’idée du moment, il me convient de parler des traces que laissent mes pas dans les herbes folles du jardin, de la beauté d’une planche qu’on rabote, de l’ineptie de ceux qui veulent mesurer la valeur d’un être humain à l’épaisseur de la liasse de billets de banque qu’il a dans la poche…
J’arrête là car je ne voudrais pas transformer cette réponse en chronique pontifiante ! Merci donc… beaucoup !

la Mère Castor Says:

19 février 2012 at 11:06.

Et que dire après vous deux, hein ? Je lis ce blog comme je lirai un journal un beau et passionnant journal et puis après… je ne sais pas quoi dire d’intéressant ou de constructif. Alors je me tais, la plupart du temps.

Paul Says:

19 février 2012 at 11:28.

@ Mère Castor – Nul reproche aux lectrices et aux lecteurs dans mon propos ci-dessus, juste une interrogation que JEA a soulevé au bon moment (par rapport à mon propre questionnement). Très souvent, sur d’autres blogs que je visite pourtant de façon quasi-quotidienne, je me comporte comme cela : je lis, j’approuve, j’admire même, mais ne sais trop quoi dire… Alors je ne vais pas reprocher aux autres ce que je fais moi-même ! Parfois aussi, comme dans de nombreuses réunions auxquelles j’ai assisté dans le passé, l’idée me vient, percutante, deux heures après que tout le monde ait quitté la salle ! Gloire aux cerveaux lents ils sont portés par le vent aurait sûrement dit ma grand-mère !
D’un autre côté, il est parfois malaisé de se détacher d’une chronique pour laquelle on a effectué pas mal de recherches, pour passer à la suivante. Le fait qu’il n’y ait pas trop de prolongements aide aussi à tourner la page. Il est deux ou trois sujets pour lesquels j’ai eu du mal à le faire tant j’ai trouvé de choses passionnantes à raconter… après…

Phiphi Says:

19 février 2012 at 14:33.

Paul, comme tu le sais, je suis un de tes fidèles et j’apprécie énormément ton « encyclopédie désordonnée »
Et, pour te re-citer, « je lis, j’approuve, j’admire même, mais ne sais trop quoi dire ».
Si, quand même, merci, Paul!

solomos Says:

19 février 2012 at 16:05.

Merci! Mille merci!

Elena Says:

20 février 2012 at 00:55.

Bonsoir,
je fais partie de ceux/celles qui vous lisent depuis un bon bout de temps sans laisser de « trace » (qui n’apporterait pas forcément grand-chose dans mon cas !)
Pour une fois je peux faire mieux, mettre un lien vers un autre blog qui a évoqué le sort fait à la Grèce :
http://astragalecassiop.canalblog.com/archives/2012/02/05/23444206.html

J’ai déposé là-bas (lieu pour l’instant sans trolls où l’on échange en petit comité), comme vous le verrez, un lien vers votre article.

Paul Says:

20 février 2012 at 08:24.

@ Elena – Je suis ravi qu’un tel « vent de commentaires » souffle sur le blog. Les paroles de JEA ont eu un effet tonique ! Je me suis permis de modifier le lien dans votre premier commentaire, et du coup de supprimer les trois suivants pour éviter les répétitions. Normalement, si je n’ai pas été trop maladroit, le lien fonctionne et il est intéressant. Merci pour votre présence discrète et votre soutien !

Paul Says:

20 février 2012 at 08:26.

@ solomos – De rien ! Le sort d’un pays ne m’indiffère jamais ; celui de la Grèce, un pays que j’ai eu l’occasion d’admirer et où j’ai rencontré des gens remarquables, encore moins !

Paul Says:

20 février 2012 at 08:28.

@ Phiphi – Je sais ta présence, dans mon dos, discrète, et cela me motive pour écrire ! Quant aux commentaires, il est parfois des propos que l’on juge soi-même insignifiants, et qui ont l’effet lointain d’un battement d’aile de papillon…

fred Says:

22 février 2012 at 10:14.

le sujet est tellement anxiogène !
je me sens de plus en plus « grec » ces derniers temps …
ma chaudière vient de mourir et la remplacer me paupérise encore plus !
mais vivre à 7 degrés pendant 1 semaine m’a convaincu !
Surtout le matin quand je me coupais une tranche de Nutella !
(le nutella en bloc, c’est pas dégueu non plus finalement, ça fond lentement c’est ça qui est bien !)

Paul Says:

22 février 2012 at 11:21.

@ Fred – Bien d’accord avec toi. Un petit lien histoire de sourire un peu de l’autre qui se prend pour le « candidat du peuple » :
http://utoplib.blogspot.com/2012/02/sourions-un-peu-tant-quil-en-est-encore.html
Dans la mesure où les uns comme les autres promettent n’importe quoi pendant leur campagne, tu devrais peut-être faire un courrier aux divers candidats au sujet de ta chaudière. Le « candidat du peuple » en particulier est prêt à tout pour gratter un millième de pourcent d’électeurs supplémentaires. Par contre, veille à ce que ta chaudière soit livrée avant le deuxième tour, après je ne garantis plus rien !

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